Monseigneur Jean-Michel Di Falco
Des milliers de fidèles sont attendus pour la cérémonie organisée par Mgr di Falco, l'évêque de Gap.
«1664, ce n'est pas seulement une marque de bière, c'est surtout… la première apparition de la Vierge Marie à Benoîte Rencurel au Laus.» Avec cette affiche placardée dans son diocèse de Gap ces dernières semaines, Mgr Jean-Michel di Falco n'a pas seulement annoncé la reconnaissance officielle, demain, des apparitions mariales au sanctuaire de Notre-Dame-du-Laus. Il a aussi montré que son départ de Paris pour les Hautes-Alpes, depuis près de cinq ans, n'a en rien modifié son sens de la communication. Ni son goût du contact et de l'entreprise.
Plusieurs milliers de personnes sont ainsi attendues, dont une vingtaine d'évêques, une poignée de cardinaux ou le nonce apostolique en France. Des amis seront présents aussi, comme Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ou Hubert Falco, secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire et maire de Toulon, qui assisteront à la cérémonie, en compagnie de nombreuses autres autorités civiles ou politiques. En France, la dernière reconnaissance de ce type a eu lieu à Lourdes, il y a cent quarante-six ans…
Certes, depuis trois cent quarante-quatre ans que la Vierge est apparue à cette jeune bergère de 17 ans qui conduisait son troupeau au vallon des Fours, près de Gap, l'Église a largement promu le message de réconciliation transmis à la voyante et observe d'un bon œil les guérisons inexpliquées qui interviennent toujours là-haut. Quelque 130 000 pèlerins s'y rendent d'ailleurs chaque année.
Une grâce surnaturelle
Mais Mgr di Falco voulait plus : une reconnaissance officielle à laquelle Rome n'a rien trouvé à redire après l'étude d'un dossier constitué par des spécialistes, dont un magistrat, René Humetz, auteur d'une étude sur ce sanctuaire (1). L'évêque de Gap veut promouvoir «un pôle spirituel vivifiant ». Seuls 50 % des 80 prêtres de son diocèse moyenne d'âge : 75 ans sont encore en activité… «Plus le nombre de prêtres baisse, explique-t-il au Figaro, plus il nous faut mettre en valeur ces lieux de ressourcement dans lesquels des prêtres sont disponibles. Les chrétiens y réalisent qu'ils ne sont pas seuls.» La dynamique pastorale n'est pas son unique motivation. Hier, lors de l'ouverture des festivités, l'évêque, pourtant «peu porté sur les manifestations miraculeuses», a confié aux fidèles avoir lui-même bénéficié d'une grâce surnaturelle dans ce sanctuaire. De quoi nourrir quelques discussions avec le pédopsychiatre Marcel Rufo, l'écrivain Marek Halter et le philosophe Fabrice Hadjadj, invités à intervenir ce soir au sanctuaire sur le thème de la réconciliation.
(1) «Enquête sur les parfums de Notre-Dame-du-Laus», Éd. du Jubilé.
Source
Le Figaro, article écrit par Sophie de Ravinel, et publié le 2 mai 2008
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