jeudi 3 février 2011

Tuée pour un exorcisme



(Bruxelles, Belgique) Les prévenus risquent la cour d'assises. L'affaire est grave. Ils sont accusés d'avoir tué une jeune femme en pratiquant l'exorcisme. Selon le procureur, les prévenus doivent être jugés devant la cour d'assises, et non pas devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, comme c'est le cas pour l'instant. Cette prise de position rejoint donc clairement la thèse développée fin octobre par la partie civile, assurée par Me Nathalie Gallant. 

La pénaliste avait, au cours de sa plaidoirie, signalé au tribunal qu'un nouvel article du code pénal prévoyait que des faits de tortures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner devaient être jugés devant la cour d'assises. Or, dans ce dossier, il y a tortures et il y a mort. 

C'est le destin tragique d'un jeune couple qui ne parvenait pas à avoir un enfant. Et cela malgré toutes les tentatives de recours qu'offre la médecine traditionnelle. En désespoir de cause, la jeune femme s'est finalement laissé convaincre par les bienfaits de l'exorcisme. Son mari, qui fait partie des prévenus, la soutenait. C'est ainsi qu'elle devait prendre des bains d'eau chaude. Jour et nuit, elle devait porter un casque audio où des textes du Coran étaient récités. Les exorcistes lui imposaient d'ingurgiter de l'eau dans laquelle on avait dissous des papiers sur lesquels des écrits du Coran figuraient... La jeune femme ne mangeait quasiment plus: il ne fallait pas donner de force aux démons, selon ses conseillers. Lors de son dernier bain d'eau chaude, la jeune femme hurlait. Les exorcistes affirmaient que ce n'était pas elle qui criait mais que c'était les démons qui habitaient son corps qui se révoltaient. Quelques heures plus tard, la jeune femme mourût.

Le tribunal jugera si le dossier est du ressort de la cour d'assises. 

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