lundi 14 février 2011

Le Spectre du Château de Veauce



A Veauce, le vieux baron racontait que son château était hanté. En 1984, une équipe de France Inter a voulu vérifier, au cours d'une nuit...qu'elle n'oubliera jamais !

C'est à Veauce, plus petit village de l'Allier (une trentaine d'habitants), que le baron Tagori de la Tour débarque en 1971. Drôle de personnage, avec son monocle, son chapeau melon et sa vieille pétoire. Il s'installe dans le château, beau et inquiétant. Dix ans plus tard, il se met à raconter des histoires bizarres : « Ce château est hanté ». Par une certaine Lucie, une domestique qui serait morte prisonnière ici au XVIe siècle, selon lui.

On n'a jamais entendu parler d'un tel spectre. Même si les légendes sont nombreuses sur ces terres bourbonnaises. À la fin du XIXe, les grands-mères racontaient des histoires de silhouettes nocturnes dans les champs, de feux qui prenaient subitement dans les armoires des maisons mais sans rien brûler.

Et puis ce château... Ses charpentes qui craquent, ses portes qui grincent... Le baron se trouve en terrain favorable.

" C'est impossible ! "

Ses récits finissent par attirer le journaliste Jean-Yves Casgha. En 1984, celui-ci anime l'émission « Boulevard de l'étrange » sur France Inter.

Au mois d'août, il déboule à Veauce avec ses techniciens. « Au départ, je voulais faire le portrait du baron, explique-t-il. Mais le premier soir, tandis que je dînais avec mon équipe, j'ai proposé de passer la nuit dans le château au lieu d'aller à l'hôtel ».

Sitôt le dessert avalé, les ingénieurs du son installent leur matériel dans la demeure, truffant les couloirs de micros. À leurs côtés, le médium Raymond Réant, qui prétend communiquer avec l'au-delà, et sa petite-fille ont fait le déplacement.

Les douze coups de minuit sonnent. Dans la pénombre de la salle des pendus, il n'y a pas un bruit. Tout le monde attend. Soudain, une forme pâle, « de la taille d'une chouette » apparaît près de la fenêtre. D'abord par flashs puis plus longuement pendant une quinzaine de minutes. L'assistance est estomaquée, on n'entend que les chuchotements des techniciens : « T'as vu ça ? ». Une journaliste de Télé 7 jours, également présente, panique : « Mais c'est impossible ! » Puis la silhouette file vers le chemin des rondes, semble exploser en silence et disparaît.

Plusieurs membres de l'équipe ont le temps de prendre des photos. Sur l'une, on verra une vague forme blanche.

Au même instant, dans une autre pièce du château, un technicien chargé de synchroniser les micros entend dans son casque audio un bruit étrange, comme un crissement. Et le micro rend l'âme.

Sur le moment, il pense que quelqu'un est tombé dans une oubliette. Affolé, il rejoint le reste de l'équipe. Mais personne d'autre n'a entendu ce bruit terrifiant.

Le rôle du médium
Trente ans plus tard, les avis sont partagés. Certains témoins se sont mis à croire aux fantômes. Le journaliste Jean-Yves Casgha reste plus sceptique. « Le bruit qu'a entendu l'ingénieur son pourrait correspondre à une décharge du condensateur qui peut se produire dans des endroits humides comme ce château. »

Quant à la lumière blanche, il évoque du gaz radon. Un gaz présent dans le massif Central mais qui nécessiterait un fort champ électromagnétique pour être visible dans cet aspect. Peu probable.

L'ingénieur son Jean-Michel Cauquy évoque une autre piste. « La forme blanche n'apparaissait pas sur les photos des techniciens. Elle est seulement visible sur celle qu'avait prise le médium ». 

Quel rôle a joué ce dernier (disparu depuis) dans cette affaire ? En réécoutant la bande sonore d'époque, on s'aperçoit qu'il est le premier à signaler la présence de la « silhouette ». Avec sa petite-fille, ils décrivent le « spectre » avant que les techniciens ne s'aperçoivent de sa présence et commencent à avoir peur. De là à croire à une sorte d'autosuggestion... À ce jour, l'apparition reste en tout cas inexpliquée. 

Thibaut SOLANO

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