samedi 5 février 2011

Le train fantôme de Statesville




Le 27 août 1891, vers 2 heures du matin, un train déraillait en Caroline du Nord, près de Statesville. Trente personnes décédaient dans l’accident. Depuis, il paraît que, tous les 27 août à l’heure de la catastrophe, on peut entendre les cris des passagers et les hurlements du métal : il y aurait une sorte de rémanence du drame. Du coup, s’est développé un tourisme local du paranormal qui fait affluer vers les lieux, à chaque date anniversaire, quelques dizaines de curieux, et jusqu’à 300 pour le centenaire en 1991.

Cette année, ils n’étaient qu’une douzaine mais c’est un vrai train qui a déboulé à l’heure fatidique. Bilan : un mort et deux blessés. Perdre la vie sur une voie ferrée est un accident tragiquement commun. Mais la perdre dans ces conditions est tout à fait unique. C’est un peu comme prendre un lustre sur la tête lors de la visite d’un château hanté : on n’était pas venu pour ça, mais l’extraordinaire était bien au rendez-vous.

De ce côté-ci de l’Atlantique, les gens qui meurent sur les rails sont en majorité des candidats au suicide. Des candidats sérieux, faut-il souligner, puisqu’on se rate rarement quand il s’agit de faire coucou de face à un conducteur de TGV dans l’exercice de ses fonctions. Dans un pays comme la France, où les lignes à grande vitesse se développent aussi vite que le désespoir des classes moyennes, on recense entre 500 et 600 suicides par an sur le réseau national, dont un tiers en Ile-de-France. C’est énorme.

Source
Extrait de l’article, Le retour fracassant du train fantôme, publié le 18 septembre 2010 par le journal Libération, auteur : Edouard Launet
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