dimanche 9 novembre 2014

Un ancêtre commun aux Chinois et aux Français découvert


Les Chinois et les Français avaient un ancêtre commun. Cette conclusion inattendue a été faite par les chercheurs après le décodage du génome de l'homme préhistorique qu’ils ont découvert. Ses restes qui ont 45.000 ans, ont été retrouvés sur la rive du fleuve Irtych en Sibérie.

Tout ce qui est resté de l'ancêtre – c’est son fémur. Le fragment du fémur a été retrouvé près du village d’Oust-Ichim, d’où le nom donné à cet hominidé. La découverte frappe non seulement par son âge, mais aussi par le fait que l’ADN de cet homme s’est bien conservé, ce qui est rare, explique à La Voix de la Russie le chercheur de l’Institut de géologie et de la minéralogie de la branche sibérienne de l’Académie des sciences de Russie Iaroslav Kouzmine. Selon le chercheur, seul l’ADN permet de déterminer qui sont les ancêtres de cet homme ancien.

« Il y a très peu de découvertes de ce genre et seules ces restes avec l’ADN intact peuvent nous donner la réponse à la question d’où viennent ces hommes et quand est-ce qu’ils sont morts. Souvent, les archéologues essaient de remplacer les données anthropologiques par des données sur les outils en pierre que les hommes ont laissé. Mais on ne comprend pas toujours de quelle époque datent ces outils. Si c’est l’homme Neandertal ou l’hominidé de Denisova qui s’en servait. Là nous avons des données des sources directes, et ces données sont intéressantes, car elles changent complètement l’image que nous avions sur l’histoire de peuplement des hommes préhistoriques ».

Jusqu'à présent, les anthropologues estimaient que l’homme préhistorique venait d’Afrique et qu’il a migré le long de la mer d’Arabie en Asie de Sud-est, et puis en direction d’Australie. Plus tard, il a migré vers le Nord, en Sibérie, en Chine au Japon, en Corée et en Europe actuelle. Mais cette version n’est presque pas confirmée par des données anthropologiques, disent les experts. Il y a en tout seulement deux squelettes de personnes âgées de 30.000 ans qui viennent des grottes au Laos et d'île de Bornéo. Mais il est difficile d’identifier l’ADN sur ces squelettes. Il n'y a qu'une découverte d’un ancêtre de l'homme moderne avec l'ADN – il s’agit de la squelette découverte dans la grotte de Tianyuan près de Pékin. Cette squelette a environ 39.000 ans. L’homme était génétiquement lié avec les ancêtres de nombreux peuples asiatiques modernes et les Amérindiens, étant différent des européens modernes. Cette découverte en Sibérie, plus ancienne (l’os date d’il y a 45.000 ans) a permis aux chercheurs de faire une nouvelle découverte : les Asiatiques et les Européens ont des racines génétiques communes. Selon l'analyse du chromosome Y, il a été établi que l’hominidé d’Oust-Ichim est l’ancêtre des Papous modernes, des Chinois et des Français, souligne Iaroslav Kouzmine.

« L’homme d’Oust-Ichim n’était ni asiatique, ni européen », explique-t-il. « Il était Eurasien. Ceci est un élément important, car il témoigne du fait que l’homme préhistorique s’est en premier temps dirigé vers le Nord, et ensuite vers l’Est. Le peuplement de l’Australie s’est passé presque en même temps, mais nous ne pouvons pas dire d’où viennent ces hommes, nous n’avons aucune trace de leur ADN ».

L’hominidé retrouvé en Sibérie possèderait des traits de visage d’un asiatique et d’un européen à la fois. Il avait une peau mate, des cheveux foncés et des yeux bleus. C’est une véritable percée scientifique - de savoir qu’il y a 45.000 ans, des hommes habitaient à 58 degrés de latitude Nord. Personne n’imaginait que le homo sapiens puisse pénétrer aussi loin dans le Nord. Grâce à cette découverte, les chercheurs ont désormais une possibilité de regarder loin dans le passé de l’humanité, alors qu’il y a à peine un an, ils ne pouvaient même pas rêver d’une telle opportunité.

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