Dans quelques
temps, un grand nombre de fidèles hindous vont se rassembler dans un coin
reculé du Népal pour y perpétrer le plus
grand sacrifice d’animaux au monde. Selon les estimations, des milliers
d’animaux vont périr en dépit des nombreuses réprobations …
Pendant le
week-end du 29 au 30 novembre 2014, des milliers d’hindous vont affluer en
direction du village de Bariyapour pour le très attendu festival de Gadhimai, situé au Sud du
pays, à proximité de la frontière indienne. En 2009, au cours de cette
cérémonie, ce sont environ 300 000 bêtes (poulets, canards, pigeons et cochons)
qui ont été décapités ou égorgés. De ce fait, il s’agit du plus grand sacrifice
d’animaux jamais organisé.
La légende
Ce festival
est organisé depuis des siècles, suite à l’apparition de la déesse hindoue Gadhimai. Cette dernière serait apparue
en rêve à un prisonnier. Elle lui demanda de construire un temple en son
honneur. Lorsqu’il se réveilla, ses fers étaient tombés, et il put, de ce fait,
quitter sa cellule. Dès lors, il se mit à bâtir un temple et, pour la
remercier, il sacrifia quelques bêtes en son honneur.
Des témoignages …
Les sacrifices
rituels sont une pratique ancestrale et courante au Népal. Et, les fidèles de
l’Hindouisme offrent souvent en sacrifice des animaux afin que les dieux les
aident à surmonter les difficultés de la vie.
Gopal Adhikaro,
fonctionnaire de 36 ans, a décidé de sacrifier une chèvre cette année :
« Certains disent que l'on ne devrait pas
sacrifier d'animaux, mais nous avons nos croyances. »
Il ajoute :
« J'avais demandé à Gadhimai de m'aider à
régler des problèmes de propriété de ma famille et elle a exaucé mon vœu. »
Mangal Chaudhary,
prêtre hindou qui déclare que sa famille gère le temple depuis 10 générations,
assure que le nombre de fidèles augmente sans cesse :
« Nous ne forçons personne à faire un
sacrifice. Les gens viennent de leur propre volonté. »
Des détracteurs
Pour certaines
ONG défendant la cause animale, la principale motivation des organisateurs
serait de gagner de l’argent en revendant la viande des animaux tués. Gauri Maulekhi de l’ONG « People for Animals » précise :
« Il n'y a rien de spirituel ou religieux
là-dedans. Ce n'est qu'une histoire d'argent. »
Certains
habitants du village redoutent ce festival. En effet, lors du sacrifice géant,
une forte odeur de chair en putréfaction se dégage.
Pawan Kumar Byayut, qui
vit dans le village voisin de Kalaiya, parle d'une « expérience dérangeante » :
« Le sol est recouvert de sang après les
sacrifices. L'air charrie une odeur étrange, je peux même la sentir depuis chez
moi. Cela devient difficile de respirer. »
Il poursuit :
« Cela fend vraiment le cœur de voir ces
animaux souffrir, de voir leur regard ».
L’actrice
britannique Joanna Lumley et la
française Brigitte Bardot ont
intimement demandé au président népalais qu’il utilise son pouvoir pour mettre
un terme à cette « cruelle tradition.
»
Les fidèles
dénoncent l’action de ces ONG. Selon eux, elles dénigrent des rituels
ancestraux et culturels. Subhash Ghimir,
rédacteur en chef du journal Republica, prend la défense des hindous :
« Je ne
suis pas favorable à l'abattage aléatoire d'animaux mais nous devons être
sensible aux aspects culturel et historique. »
Il ajoute :
« Je n'ai jamais vu de telles protestations
pour Thanksgiving. Pourquoi une telle différence de réaction ? »
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