jeudi 27 novembre 2014

Des Hindous se préparent à un géant sacrifice d’animaux


Dans quelques temps, un grand nombre de fidèles hindous vont se rassembler dans un coin reculé du Népal pour y perpétrer le plus grand sacrifice d’animaux au monde. Selon les estimations, des milliers d’animaux vont périr en dépit des nombreuses réprobations …

Pendant le week-end du 29 au 30 novembre 2014, des milliers d’hindous vont affluer en direction du village de Bariyapour pour le très attendu festival de Gadhimai, situé au Sud du pays, à proximité de la frontière indienne. En 2009, au cours de cette cérémonie, ce sont environ 300 000 bêtes (poulets, canards, pigeons et cochons) qui ont été décapités ou égorgés. De ce fait, il s’agit du plus grand sacrifice d’animaux jamais organisé.

La légende

Ce festival est organisé depuis des siècles, suite à l’apparition de la déesse hindoue Gadhimai. Cette dernière serait apparue en rêve à un prisonnier. Elle lui demanda de construire un temple en son honneur. Lorsqu’il se réveilla, ses fers étaient tombés, et il put, de ce fait, quitter sa cellule. Dès lors, il se mit à bâtir un temple et, pour la remercier, il sacrifia quelques bêtes en son honneur.

Des témoignages …

Les sacrifices rituels sont une pratique ancestrale et courante au Népal. Et, les fidèles de l’Hindouisme offrent souvent en sacrifice des animaux afin que les dieux les aident à surmonter les difficultés de la vie.

Gopal Adhikaro, fonctionnaire de 36 ans, a décidé de sacrifier une chèvre cette année :

« Certains disent que l'on ne devrait pas sacrifier d'animaux, mais nous avons nos croyances. »

Il ajoute :

« J'avais demandé à Gadhimai de m'aider à régler des problèmes de propriété de ma famille et elle a exaucé mon vœu. »

Mangal Chaudhary, prêtre hindou qui déclare que sa famille gère le temple depuis 10 générations, assure que le nombre de fidèles augmente sans cesse :

« Nous ne forçons personne à faire un sacrifice. Les gens viennent de leur propre volonté. »

Des détracteurs

Pour certaines ONG défendant la cause animale, la principale motivation des organisateurs serait de gagner de l’argent en revendant la viande des animaux tués. Gauri Maulekhi de l’ONG « People for Animals » précise :

« Il n'y a rien de spirituel ou religieux là-dedans. Ce n'est qu'une histoire d'argent. »

Certains habitants du village redoutent ce festival. En effet, lors du sacrifice géant, une forte odeur de chair en putréfaction se dégage.

Pawan Kumar Byayut, qui vit dans le village voisin de Kalaiya, parle d'une « expérience dérangeante » :

« Le sol est recouvert de sang après les sacrifices. L'air charrie une odeur étrange, je peux même la sentir depuis chez moi. Cela devient difficile de respirer. »

Il poursuit :

« Cela fend vraiment le cœur de voir ces animaux souffrir, de voir leur regard ».

L’actrice britannique Joanna Lumley et la française Brigitte Bardot ont intimement demandé au président népalais qu’il utilise son pouvoir pour mettre un terme à cette « cruelle tradition. »

Les fidèles dénoncent l’action de ces ONG. Selon eux, elles dénigrent des rituels ancestraux et culturels. Subhash Ghimir, rédacteur en chef du journal Republica, prend la défense des hindous :

 « Je ne suis pas favorable à l'abattage aléatoire d'animaux mais nous devons être sensible aux aspects culturel et historique. »

Il ajoute :

« Je n'ai jamais vu de telles protestations pour Thanksgiving. Pourquoi une telle différence de réaction ? »

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