L’accident du
vaisseau spatial américano-ukrainien qui s’est produit le 29 octobre a confirmé
une fois de plus la vérité pourtant évidente que l’espace ne se laisse explorer
que par les efforts conjugués de la communauté internationale. Le lanceur
Antares avec le camion de l’espace Cygnus devait approvisionner l’ISS en eau,
vivres et équipements scientifiques. Roscosmos et la NASA n’en déclarent pas
moins que les spationautes ne manqueront de rien.
Le jour même,
le lanceur Soyouz avec le véhicule de transport Progres-M prenait le chemin de
l’espace au départ du site de Baïkonour pour s’arrimer 6 heures plus tard à
l’ISS. De cette façon, la perte du vaisseau américain et du fret qu’il
transportait n’aura aucun impact sur le travail de l’équipage qui ne manquera
de rien.
La perte du
camion de l’espace américain plaide en faveur de la nécessité de coopération
dans l’espace, estime Iouri Karash, membre correspondant de l’Académie de
l’espace Tsiolkovski :
« Il est évident que la coopération dans
l’espace est un bien pour tous ceux qui y participent. Mais, malheureusement,
les États sont loin de se guider toujours sur les considérations du bien
général. Ils se préoccupent surtout de leurs intérêts nationaux et ne sont pas
toujours disposés à partager avec d’autres États les technologies surtout si
elles sont duales. »
De nombreux
experts estiment que puisque la fusée Antares avait explosé pratiquement sur le
pas de tir, la panne se serait produite au niveau des moteurs du premier étage
construits en Ukraine à l’usine Youjmash sur les plans soviétiques des années
1970. L’historien de l’aviation Nikolaï Iakoubovitch attire l’attention sur la
possibilité des erreurs commises par les Ukrainiens du fait du manque de
financement et de la crise généralisée :
« C’est le cas si les gens ne sont pas payés
et ne songent qu’à survivre. Certes, il peut y avoir des erreurs techniques et
de conception mais il s’agit des fusées fabriquées depuis longtemps à la chaîne
et qui n’ont rien d’innovant. Par conséquent, tout se ramène finalement à
l’économie, aux erreurs humaines et au stress. »
La NASA avait
bloqué début avril la coopération avec la Russie mais à une exception près : le
travail à bord de l’ISS. Cela va de soi puisque, à défaut de coopération avec
la Russie, elle serait tout juste bonne à être envoyée à la casse. Il y a 3
ans, les États-Unis ont envoyé au musée leurs dernières navettes spatiales et
les spationautes n’utilisent désormais que les Soyouz russes pour gagner la
station.
Les
États-Unis, l’UE, la Russie, le Canada et le Japon coopèrent depuis longtemps
dans l’espace et les spationautes occidentaux et russes s’entendent bien à bord
de l’ISS.
Les problèmes
ne viennent que des politiques. En effet, les sanctions imposées par les
États-Unis et l’UE ainsi que les interdictions de coopérer avec la Russie dans
le domaine de l’espace décrétées par les autorités ukrainiennes, auront un
impact négatif sur les projets d’exploration de l’Univers, disent les experts.
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