mardi 25 novembre 2014

Christianisme et Islam en Europe


Le 16 novembre est la Journée internationale de la tolérance. Cependant cette belle idée de la tolérance et de l'égalité en droit a été châtrée par n'importe qui, seuls les plus paresseux n'y ont pas participé. Soucieuse de servir d'étalon de la démocratie, l'Europe, ce grand partisan de la tolérance, a renoncé à de nombreuses valeurs morales au profit des notions dénaturées « d'omni-patience ». Elle a renoncé au christianisme au profit de l'organisation laïque de la société. Le confort et le bien-être se sont substitués à la spiritualité.

Les églises et les cathédrales ont été réaménagées en des centres de commerce et de divertissement et les messes sont devenues des réunions de cercles d'intérêt. Sur ces entrefaites, les immigrés construisent en Europe leurs propres temples et maisons de prière.
Les Européens ne sont plus des chrétiens ou même des croyants. Le rédacteur en chef du site Gueopolitika Léonide Savine estime qu'ils n’existent plus depuis longtemps :

« La première étape, ce sont les résultats de la guerre de Trente Ans et la conclusion des traités de Westphalie établissant un ordre nouveau selon lequel les dirigeants des Etats européens devaient appliquer leur politique en se basant sur les valeurs laïques et non pas religieuses. La deuxième étape, c'est l'après-guerre quand le coup d'envoi a été donné au projet de l'Union européenne, soutenu par tous les moyens par les Etats-Unis. L'identité nationale a été diluée, l'Europe est devenue un pot de fusion pour ses peuples. Les premières concessions ont été faites par la France et l'Allemagne. Les autres les ont suivies. On a fermé les yeux sur de nombreuses différences culturelles, ce qui s'est traduit notamment par la politique de migration ».

Le nombre de croyants en général et de chrétiens en particulier diminue en Europe. Pis encore, ceux qui continuent d'aller à l'église prennent la religion à la légère, note le chargé de cours au Centre d'étude des religions de l'Université des sciences humaines de Russie Alekseï Ioudine :

« La religion part de l'Europe. La vocation du sacerdoce est en baisse, les séminaires sont vides, il y a peu de monde dans les églises. La vie religieuse rappelle toujours plus des soirées demi-mondaines : les gens arrivent, se rencontrent, causent et s'en vont. Leur conduite à l'église n'est pas celle de personnes religieuses. D'où la menace de perdre les valeurs propres. Si vous faites montre de tolérance, elle doit reposer sur des convictions. Mais à présent les convictions deviennent de plus en plus amorphes ».

En revanche, l'influence des autres religions deviennent plus évidente en Europe. Le christianisme est notamment remplacé par l'islam. Les églises sont toujours moins nombreuses, tandis que le nombre de mosquées augmente. Les gens de tous les recoins du monde affluent en Europe apportant leurs notions de culture et de religion, estime Léonide Savine :

« Il y a deux types d'immigrés : ceux qui habitent en Europe depuis deux ou trois générations et qui se sont déjà adaptés. Mais la vague nouvelle apporte ses valeurs qui entrent en confrontation avec la conception du monde des Européens. Les gouvernements ne parviennent pas à élaborer une politique pour réguler les relations, ce qui conduit à des conflits. Je pense que l'Europe a besoin de l'expérience des pays comme la Russie ou le Brésil pour résoudre le problème ».

Les Européens qui sont libéraux dans tous les domaines, la politique d'immigration comprise, prennent déjà conscience que la foi chrétienne affaiblie cède ses positions à l'islam plus conservateur. A l'opposé des Européens, les musulmans ne sont pas disposés à renoncer à leurs traditions religieuses et culturelles. Ce déséquilibre attise des conflits sur le continent. L'Europe n'était pas prête à ce que l'excès de tolérance conduise à des conflits, plus particulièrement religieux.

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