Le 16 novembre
est la Journée internationale de la tolérance. Cependant cette belle
idée de la tolérance et de l'égalité en droit a été châtrée par n'importe qui,
seuls les plus paresseux n'y ont pas participé. Soucieuse de servir d'étalon de
la démocratie, l'Europe, ce grand partisan de la tolérance, a renoncé à de
nombreuses valeurs morales au profit des notions dénaturées « d'omni-patience ». Elle a renoncé au
christianisme au profit de l'organisation laïque de la société. Le confort et
le bien-être se sont substitués à la spiritualité.
Les églises et
les cathédrales ont été réaménagées en des centres de commerce et de
divertissement et les messes sont devenues des réunions de cercles d'intérêt.
Sur ces entrefaites, les immigrés construisent en Europe leurs propres temples
et maisons de prière.
Les Européens
ne sont plus des chrétiens ou même des croyants. Le rédacteur en chef du site Gueopolitika
Léonide Savine estime qu'ils
n’existent plus depuis longtemps :
« La première étape, ce sont les résultats de
la guerre de Trente Ans et la conclusion des traités de Westphalie établissant
un ordre nouveau selon lequel les dirigeants des Etats européens devaient
appliquer leur politique en se basant sur les valeurs laïques et non pas
religieuses. La deuxième étape, c'est l'après-guerre quand le coup d'envoi a
été donné au projet de l'Union européenne, soutenu par tous les moyens par les
Etats-Unis. L'identité nationale a été diluée, l'Europe est devenue un pot de
fusion pour ses peuples. Les premières concessions ont été faites par la France
et l'Allemagne. Les autres les ont suivies. On a fermé les yeux sur de
nombreuses différences culturelles, ce qui s'est traduit notamment par la
politique de migration ».
Le nombre de
croyants en général et de chrétiens en particulier diminue en Europe. Pis
encore, ceux qui continuent d'aller à l'église prennent la religion à la
légère, note le chargé de cours au Centre d'étude des religions de l'Université
des sciences humaines de Russie Alekseï
Ioudine :
« La religion part de l'Europe. La vocation du
sacerdoce est en baisse, les séminaires sont vides, il y a peu de monde dans
les églises. La vie religieuse rappelle toujours plus des soirées
demi-mondaines : les gens arrivent, se rencontrent, causent et s'en vont. Leur
conduite à l'église n'est pas celle de personnes religieuses. D'où la menace de
perdre les valeurs propres. Si vous faites montre de tolérance, elle doit
reposer sur des convictions. Mais à présent les convictions deviennent de plus
en plus amorphes ».
En revanche,
l'influence des autres religions deviennent plus évidente en Europe. Le
christianisme est notamment remplacé par l'islam. Les églises sont toujours
moins nombreuses, tandis que le nombre de mosquées augmente. Les gens de tous
les recoins du monde affluent en Europe apportant leurs notions de culture et
de religion, estime Léonide Savine :
« Il y a deux types d'immigrés : ceux qui
habitent en Europe depuis deux ou trois générations et qui se sont déjà
adaptés. Mais la vague nouvelle apporte ses valeurs qui entrent en
confrontation avec la conception du monde des Européens. Les gouvernements ne
parviennent pas à élaborer une politique pour réguler les relations, ce qui
conduit à des conflits. Je pense que l'Europe a besoin de l'expérience des pays
comme la Russie ou le Brésil pour résoudre le problème ».
Les Européens
qui sont libéraux dans tous les domaines, la politique d'immigration comprise,
prennent déjà conscience que la foi chrétienne affaiblie cède ses positions à
l'islam plus conservateur. A l'opposé des Européens, les musulmans ne sont pas
disposés à renoncer à leurs traditions religieuses et culturelles. Ce
déséquilibre attise des conflits sur le continent. L'Europe n'était pas prête à
ce que l'excès de tolérance conduise à des conflits, plus particulièrement
religieux.
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