Les meurtres irrésolus et les morts mystérieux ne sont pas nouveaux. Pourtant, certaines affaires sont plus bizarres que d'autres. L’une d’elles concerne le fantôme d’un homme qui aurait pris possession du corps d’une jeune femme afin de résoudre son propre meurtre …
La journée du 13 février 1936 a été marquée par une découverte macabre sous le pont Morandi, dans la ville de Catanzaro, en Italie. En bas, sur le lit rocheux de la rivière, se trouvait le corps brisé d'un homme nommé Giuseppe « Pepe » Veraldi. Compte tenu des grave blessures visibles sur le corps et de son emplacement, il semblait assez évident que l'homme était tombé du pont situé à l'étage supérieur peu avant de mourir. À ce moment-là, aucun acte criminel n'était suspecté et les autorités ont conclu que Veraldi avait choisi, pour une raison quelconque, de mettre fin à ses jours sur le pont. La famille de la victime a contesté cette explication officielle, affirmant qu'il n'avait jamais été suicidaire. Elle a nié avec véhémence la théorie du suicide, affirmant qu’il s’agissait, en réalité, d’un meurtre, mais la police a maintenu sa position. Cela a presque mis fin aux rumeurs et spéculations. L’affaire, qui avait fait la une de la presse, avait fini par tomber dans l’oubli.
Trois ans après sa mort, en janvier 1939, Maria Talarico, une adolescente de la localité, traversait le même pont lorsqu'elle aurait soudainement ressenti le besoin de marcher jusqu'à l'endroit même où Veraldi avait sauté. Sur place, elle se sentait très étourdie et avait la tête qui tourne, peu avant de perdre conscience et s'effondrer sur le sol. Un passant inquiet a pris soin de la fille évanouie et l'a ramenée à la maison, où elle a dormi pendant un certain temps avant que les choses ne deviennent encore plus étranges.
Quand elle s’est réveillée au lit, elle n’était plus comme à son habitude. Elle commençait à parler à voix basse et affirmait qu’elle n’était plus Maria Talarico, mais plutôt Veraldi, l’homme qui avait péri sur le pont. L’esprit, qui avait pris possession du corps de la jeune fille, commençait à demander à voir sa mère et demandait à avoir des cigarettes et du vin. Ce comportement était très inhabituel pour Maria. Cette dernière était une fille pure qui ne buvait ni ne fumait. Sa famille inquiète décida d’appeler la mère de Veraldi, Catarina Veraldi, pour savoir ce qu’elle en pensait. Quand celle-ci est arrivée, elle devint convaincue que c’était l’esprit de son fils décédé. Celui-ci a même démontré sa capacité à écrire avec la même écriture que Veraldi.
Rapidement, l’esprit de « Pepe » prit ensuite un air triste avant de proclamer qu'il ne s'était vraiment pas suicidé, mais qu'il avait été assassiné de sang-froid par un groupe composé de plusieurs de ses propres amis. Il avait ensuite été battu à mort et jeté depuis ce pont des années auparavant. Catarina avait, peu après, prié son fils de cesser de tourmenter la jeune fille. Dès lors, cette dernière quitta la maison en courant pour se rendre sur le pont avant de s’allonger à l'endroit exact où elle s'était évanouie. Là, elle s'évanouit à nouveau. Quand elle se réveilla, l’esprit de Pepe était parti et elle n’avait aucun souvenir de ce qui venait de se passer. Toutes les personnes présentes étaient perplexes devant ces événements surnaturels. Malgré tout, rien ne prouvait encore que Veraldi avait été effectivement assassiné, ni qui étaient ces « amis », ou si Maria avait réellement été possédée par cet esprit ou si elle avait juste déliré. Toutefois, ce qui demeure troublant, c’est que sa mère soit restée convaincue que c’était vraiment son fils qui parlait depuis l’au-delà et qu’il affirmait qu’il avait été assassiné comme elle l’avait affirmé quelques temps auparavant.
Toute cette étrange affaire était complètement oubliée quand, 9 ans plus tard, la mère de Veraldi reçut une lettre par la poste. Celle-ci avait été écrite par un ami de Giuseppe Veraldi, Luigi « Toto » Marchete, qui s’était installé en Argentine peu après la mort mystérieuse de Veraldi. Ce qui était encore plus inhabituel que de recevoir une lettre de l’ami de son fils décédé, c’était ce qu’elle contenait. Marchete y affirmait que sa culpabilité l'avait rongé et avouait avoir tué Veraldi, racontant qu'il avait été jaloux d’une femme et l'avait tué avec l'aide de trois autres personnes, comme l'avait dit Maria quand elle était en transe.
Marchete était décédé avant que la lettre ne soit reçue. Il avait laissé des instructions explicites afin qu’elle parvienne par la poste à Catarina. Il avait pris soin de demander que tout son argent et ses biens soient légués à la mère de Veraldi comme réparation pour son crime abominable. Ces mystérieux aveux ont suffi à rouvrir le dossier et la police a pu rassembler et arrêter les autres coupables. Tous ses compères furent alors reconnus coupables du meurtre de Giuseppe Veraldi.
Il s’agit là d’une affaire déconcertante de meurtre essentiellement et officiellement résolu par le fantôme de la victime. Après cette histoire, Maria a pu continuer sa vie sans que d’autre incident de ce genre ne lui arrive. Le fantôme a pu enfin trouver le repos après que son meurtre ait été résolu.
Comment cette jeune fille, qui ne savait même pas qui était Veraldi, était au courant de son assassinat, alors que la population en général le considérait depuis longtemps qu’il s’était suicidé ? Comment avait-elle su l'endroit où il avait sauté de ce pont ? Est-ce que tout cela était de la chance ou un canular ? Était-ce une sorte de prémonition de voyance ? Ou bien l’esprit de Veraldi avait-il réellement pris possession momentanément de cette fille afin de faire connaître au monde le sombre secret, animé par une puissante vengeance ? Nous ne connaîtrons peut-être jamais les réponses à ces questions, mais nous pouvons raisonnablement être certains qu'il s'agit d'un cas très étrange.
Photo : Pont à partir duquel le corps de Veraldi a été jeté, di Glabb- Opera propria, CC BY-SA 3.0, Collegamento
Sourcehttps://mysteriousuniverse.org/2019/04/the-strange-possession-of-maria-talarico/, 06 mai 2019
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