L’hebdomadaire
allemand Die Zeit a qualifiée dans son commentaire de « guerre non déclarée d’Obama »
l’utilisation par le Pentagone de drones de combat pour exterminer ceux que les
Etats-Unis rangent parmi les « terroristes
». De telles méthodes de lutte anti-terrorisme cause la mort de milliers de
civils innocents.
Le thème a
focalisé à nouveau l’attention après la publication par The Guardian
britannique des résultats de l’investigation de l’organisation internationale
des droits de l’homme « Reprieve »
(Sursis) siégeant à Londres. Les investigations avaient pour objectif
d’analyser les conséquences de l’utilisation par les militaires américains de
drones de combat afin d’éliminer des personnes soupçonnées de terrorisme.
Ainsi,
l’hebdomadaire Die Zeit déjà mentionné l’a encore appelé « assassinat sans inculpation ni jugement ». D’après le périodique
allemand, cela ne laisse aucune chance de se défendre à des personnes ainsi
condamnées. Comme n’en ont pas ceux et celles qui sont classés avec
indifférence comme « dommages collatéraux
».
Comme l’ont
établi les experts de « Reprieve »
pour éliminer une personne concrète les drones étaient, en général, envoyés à
plusieurs reprises. Et comme résultat : vers la fin du mois de novembre 2014 34
terroristes sur 41 ont été exterminés. Et avec eux les frappes aériennes ont
tué 1147 civils, dont 150 enfants.
Ces chiffres
ne constituent que la partie émergée des dégâts collatéraux de la « guerre des
drones » menée par les Américains, remarquent les auteurs de l’investigation.
Suivant les calculs approximatifs du centre analytique américain Council on
Foreign Relations, au-delà de l’Afghanistan et de l’Irak les drones
américains ont porté quelque 500 frappes, en exterminant 3674 personnes.
On se demande
si toutes elles ont été vraiment des terroristes ? Neues Deutschland a
cité il y a quelques jours des données du Bureau of Investigative Journalism,
siégeant à Londres. Selon elles, sur 2500 suspects tués seuls 12 % peuvent être
considérés comme extrémistes, et rien que 4 % - comme membres d’Al-Qaïda.
D’après le témoignage de l’un des collaborateurs de ce Bureau, le principe de
l’identification par les militaires des victimes des frappes de drones était
simple – si le tué portait une barbe et de longs cheveux, c’était un combattant
ou extrémiste. Sous cette description dans le même Afghanistan tombait toute la
population masculine.
D’ailleurs,
après la signature par Washington et Kaboul du traité sur la sécurité, donnant
le feu vert à une nouvelle mission de l’OTAN dans l’Hindou Kouch, Barack Obama
a signé, comme on l’apprend, un décret secret qui ne limite pas le contingent
militaire restant en Afghanistan par la seule formation et consultation des
militaires locaux. Les soldats américains participeront aux opérations contre
Al-Qaïda, le Taliban et d’autres groupes radicaux. La Maison Blanche a de même
pris la décision d’appuyer les troupes afghanes par l’aviation et les drones de
combat. L’expert militaire Viktor
Litovkine, qui dirige la rédaction des informations militaires de l’agence
TASS considère indispensable à soumettre la pratique de l’usage de drones de
combat à un règlement juridique international.
« Les Américains se sont adjugé le droit de
châtier uniquement à leur gré. Cela s’appelle un crime de guerre et un crime
contre l’humanité. Je pense que l’ONU et le Conseil de Sécurité doivent
dénoncer ces pratiques américaines et prendre des mesures appropriées. Certains
des membres des Nations Unies tentent de soulever cette question, or les
satellites américains ne cessent de torpiller l’adoption d’une telle décision.
»
Comme l’a
constaté The Guardian, M. Obama n’a pas tenu sa promesse de restreindre
l’utilisation des drones de combat et de lever le voile du secret sur eux.
L’information donnée à ce sujet par la Maison Blanche contient plus
d’interrogations que de réponses. Et, en fait, existent-elles ?
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