mercredi 10 décembre 2014

Les Etats-Unis ont avoué des tortures en prison


On torture des suspects dans les prisons secrètes de la CIA situées sur différents continents, a avoué le Sénat des Etats-Unis.

Après cinq ans d’examen de plusieurs millions de documents, la commission des renseignements du Sénat a rendu public un rapport sur les méthodes utilisées pendant les interrogatoires par les agents de la CIA et sur l’efficacité de ces interrogatoires. Cependant, la majeure partie du rapport n’a pas été déclassifiée.

Seulement 500 des 6.000 pages ont été publiées. Cela a pourtant suffi pour concevoir l’ampleur horrible de la cruauté et de l’arbitraire qui régnaient dans les prisons de la CIA. Les détenus étaient noyés, privés de sommeil, cloués vivants dans un cercueil ou faisaient l’objet de simulations de fusillades. La loi ne limitait pas non plus les activités des agents de renseignement américains : les détenus étaient torturés en dehors des Etats-Unis, souligne Andreï Sidorov, chef de la chaire d’organisations internationales et de processus politiques mondiaux à la faculté de politique mondiale de l’Université d’Etat de Moscou.

« Selon la législation des Etats-Unis, les personnes qui pratiqueraient ce genre d’activités sur le territoire américain encourraient une responsabilité pénale. Combien d’Américains accepteraient de le faire ? Très peu. C’est pourquoi, la CIA a transféré ces activités à l’étranger. »

La réalisation du programme de « prisons secrètes » a commencé aux Etats-Unis en 2001. On arrêtait des terroristes présumés de nationalités différentes et on les plaçait dans des établissements spéciaux. On cherchait à leur extorquer des informations par tous les moyens. On torturait même les détenus qui acceptaient volontairement de collaborer avec la CIA. C’était notamment le cas d’Abou Zoubaydah qui a été capturé en 2002 au Pakistan : on le frappait contre des murs, on l’a détenu pendant 300 heures dans un cercueil fermé et on l’a noyé à 83 reprises.

Ce n’est que l’un des 119 cas dénombrés par les sénateurs. Il s’est finalement avéré qu’au moins 26 de ces 119 personnes ont été arrêtées suite à une fausse dénonciation mais il est impossible d’apprendre le nombre réel de ces arrestations. Selon les résultats de l’enquête sénatoriale, les agents de la CIA menaient des interrogatoires à bord d’avions spécialisés qui survolaient des pays étrangers ou à bord de navires qui naviguaient dans des eaux internationales. Des prisons secrètes fixes existaient quant à elles en Afghanistan, en Irak, en Thaïlande, au Maroc, en Roumanie, en Lituanie et en Pologne. Cependant, les dirigeants de la plupart de ces pays refusent d’avouer leur implication dans l’aménagement de ce genre de pénitenciers. Varsovie fait preuve quant à elle d’une ténacité particulière bien que les Américains reconnaissent déjà eux-mêmes avoir payé pour l’ « hospitalité » des autorités polonaises.

A part les prisons secrètes, il y a aussi des prisons légales. Ainsi, des prisonniers, principalement de confession musulmane, sont détenus depuis douze ans dans la prison américaine de Guantanamo sans inculpation officielle. Le président américain Barack Obama a autrefois promis de fermer Guantanamo. Cette promesse figurait dans son premier programme électoral. Bien qu’Obama remplisse son second mandat présidentiel, des suspects sont toujours détenus à Guantanamo sans enquête ni jugement. Et voilà une nouvelle promesse du président américain. Après avoir lu le rapport sénatorial, Obama a confirmé que les agents de la CIA ne devaient pas recourir à la torture pour recueillir des informations. On a quand même décidé de cacher le rapport lui-même à l’opinion publique en n’autorisant que la publication d’une petite partie de ce document.

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