Le jour du crash du Boeing malaisien près de
Donetsk, en Ukraine, un chasseur ukrainien Su-25 avait décollé avec un lot de
missiles air-air : il est revenu sans ces armes et son pilote était
manifestement effrayé, écrit mardi 23 décembre le quotidien Komsomolskaïa
pravda, se référant aux propos d'un employé de la base aérienne qu'il appelle
son "témoin secret".
L'interlocuteur
du journal indique qu'il se trouvait alors à Dniepropetrovsk, au village
d'Aviatorskoïe. D'après lui, "c'est
un aéroport tout à fait ordinaire. Des chasseurs et des hélicoptères étaient
stationnés là-bas".
"Les avions décollaient régulièrement
pour lancer des bombes, les Su-25 bombardaient Donetsk et Lougansk. Tout cela a
duré longtemps… Cet après-midi-là, une heure avant que le Boeing malaisien soit
abattu, trois chasseurs sont partis dans les airs. J'ai oublié l'heure exacte.
Un d'eux portait des missiles air-air. C'était un Su-25", explique-t-il.
Il est certain
de ne pas avoir confondu ces missiles avec leur équivalent air-sol: "Non, c'est exclu. Ils se
distinguent par leur taille, leur empennage et leur couleur. Ils possèdent
également un système de guidage très facile à identifier".
"Peu de temps après, un avion seulement
est revenu. Les deux autres avaient été abattus quelque part à l'est de
l'Ukraine, d'après ce qu'on m'a dit. Ce même Su-25 parti avec les missiles
air-air est donc revenu… sans ces missiles. Et son pilote était très effrayé", poursuit-il.
"Quand on l'a sorti de l'avion, il a
dit: "C'était un autre avion". Le soir même un pilote lui a demandé : "Qu'est-ce qui s'est
passé avec l'avion?" Et il a répondu: "Il se trouvait au mauvais
endroit au mauvais moment…" Toute tentative d'évoquer ce sujet était
immédiatement réprimée. Et les pilotes préféraient parler entre eux, ils sont
toujours… fiers", raconte
l'interlocuteur du quotidien.
Selon lui, le
pilote du Su-25 aurait pu prendre le Boeing pour un avion de combat: "Ce n'est pas exclu. Il
aurait pu ne pas reconnaître l'avion à cause de la grande distance". Les missiles de ce type sont capables
de se fixer sur une cible à une distance de 3 à 5 kilomètres, y compris à "leur altitude maximale de 7
000 mètres". "L'avion peut tout simplement lever sa partie avant pour
se fixer sans problème sur sa cible et lancer un missile dont la portée sera de
plus de 10 kilomètres", souligne-t-il.
Selon lui, le
missile peut atteindre la carlingue de l'avion: "Tout dépend de sa
modification. Il peut atteindre la carlingue ou exploser à une distance de 500
mètres". Commentant le
fait que la concentration de fragments de missile était très importante dans la
carlingue de l'avion, la source du journal précise qu'"il existe un
missile spécialisé, fondé sur le principe de dragée: une explosion lance des
fragments, suivis de l'ogive essentielle du missile".
Le Boeing 777
de Malaysia Airlines avait décollé d'Amsterdam pour rejoindre Kuala Lumpur mais
a été abattu le 17 juin 2014 près de Donetsk à l'est de l'Ukraine avec 298
personnes (notamment 193 Néerlandais) à son bord, ne laissant aucun survivant.
Les autorités de Kiev ont fait porter la responsabilité de la catastrophe aux
rebelles, mais ces derniers ont affirmé ne pas avoir les moyens nécessaires
pour atteindre un avion à une telle altitude. Le rapport préliminaire des
enquêteurs indique que l'avion s'est disloqué en vol sous l'effet "d'un grand nombre d'objets
dotés d'une énergie forte" dont
la source reste toujours inconnue.
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