mardi 20 janvier 2015

Une guerre de l’eau se déroule en Asie


Le thème des ressources en eau est très important pour les pays asiatiques. On peut dire qu’une véritable guerre pour l’accès à l’eau a lieu en Asie. On doit l’attribuer dans une large mesure à l’exploitation des ressources hydriques des rivières qui traversent plusieurs pays. Beaucoup de rivières et fleuves d’Asie prennent leurs sources dans deux gigantesques chaînes de montagne – le plateau tibétain et l’Himalaya.

Un essor économique dynamique des pays asiatiques implique des demandes accrues en électricité, que ces Etats entendent satisfaire, en construisant des centrales hydrauliques dans le cours supérieur des rivières prenant naissance dans le Tibet et dans l’Himalaya. Ainsi l’Inde, le Bhoutan, le Népal et le Pakistan souhaitent ériger, indépendamment les uns des autres, dans l’Himalaya au total quelque 400 barrages, digues et autres installations hydrauliques.

La Chine élève énergiquement de nombreuses digues sur tous les cours d’eau importants prenant leur source dans le Tibet. L’approvisionnement en eau de près de la moitié de la population terrestre dépend du Tibet. La construction des barrages dans les cours supérieurs des rivières diminue respectivement leur débit et prive les habitants des plaines de quantités d’eau indispensables.

Le Mékong est l’un des plus grands fleuves de l’Asie du Sud-est, dont le bassin est peuplé de dizaines de millions d’habitants de cinq pays d’Indochine : Birmanie, Thaïlande, Vietnam, Laos et Cambodge. Le problème de l’exploitation des ressources en eau a sérieusement détérioré les rapports de ces pays avec la Chine, remarque Dmitri Mossiakov, directeur de l’Institut de l’Orient auprès de l’Académie russe des sciences.

La Chine a construit dans le cours supérieur du Mékong 6 centrales hydrauliques avec d’énormes barrages, et en saison sèche l’eau les glaciers a commencé à rester en territoire chinois. Cela a entraîné une forte aggravation de l’hydrogéologie du Mékong et est devenu l’une des raisons essentielles de la suspension du projet de développement de la région du Grand Mékong, auquel la Chine s’était jointe afin de renforcer son influence dans le Sud-est asiatique. Les pays riverains du Mékong se montrent très circonspects envers la Chine et cherchent à lui trouver un contrepoids en la personne du Japon, qui leur fournit un soutien financier important. La Chine essaye d’améliorer son image, en promettant d’ériger un barrage régulant le débit et en ajournant la construction de la septième centrale hydraulique.

En plus de priver d’eau les agriculteurs, les ouvrages hydrauliques présentent une menace aux ressources biologiques des rivières. Un barrage, avec l’infrastructure appropriée et d’autres retenues d’eau moins importantes, diminue le débit de la rivière, mais aussi conduit à l’envasement de son lit. Ce qui peut se ressentir fortement sur l’abondance et la diversité des ressources poissonnières du Mékong, reconnues comme les plus riches ressources fluviales dans le monde.

On ne saura stopper le progrès, l’industrie continuera de se développer, les centrales hydrauliques seront construites, en causant un préjudice à l’écologie, à l’agriculture et au bout du compte à la vie de l’homme. Ceci rend encore plus indispensable la tâche de rechercher de nouvelles sources d’énergie et de gérer avec davantage de responsabilité des ingérences dans la nature.

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