Le thème des ressources en eau est très important
pour les pays asiatiques. On peut dire qu’une véritable guerre pour l’accès à
l’eau a lieu en Asie. On doit l’attribuer dans une large mesure à
l’exploitation des ressources hydriques des rivières qui traversent plusieurs
pays. Beaucoup de rivières et fleuves d’Asie prennent leurs sources dans deux
gigantesques chaînes de montagne – le plateau tibétain et l’Himalaya.
Un essor
économique dynamique des pays asiatiques implique des demandes accrues en
électricité, que ces Etats entendent satisfaire, en construisant des centrales
hydrauliques dans le cours supérieur des rivières prenant naissance dans le
Tibet et dans l’Himalaya. Ainsi l’Inde, le Bhoutan, le Népal et le Pakistan
souhaitent ériger, indépendamment les uns des autres, dans l’Himalaya au total
quelque 400 barrages, digues et autres installations hydrauliques.
La Chine élève
énergiquement de nombreuses digues sur tous les cours d’eau importants prenant
leur source dans le Tibet. L’approvisionnement en eau de près de la moitié de
la population terrestre dépend du Tibet. La construction des barrages dans les
cours supérieurs des rivières diminue respectivement leur débit et prive les
habitants des plaines de quantités d’eau indispensables.
Le Mékong est
l’un des plus grands fleuves de l’Asie du Sud-est, dont le bassin est peuplé de
dizaines de millions d’habitants de cinq pays d’Indochine : Birmanie,
Thaïlande, Vietnam, Laos et Cambodge. Le problème de l’exploitation des
ressources en eau a sérieusement détérioré les rapports de ces pays avec la
Chine, remarque Dmitri Mossiakov, directeur de l’Institut de l’Orient auprès de
l’Académie russe des sciences.
La Chine a
construit dans le cours supérieur du Mékong 6 centrales hydrauliques avec
d’énormes barrages, et en saison sèche l’eau les glaciers a commencé à rester
en territoire chinois. Cela a entraîné une forte aggravation de l’hydrogéologie
du Mékong et est devenu l’une des raisons essentielles de la suspension du
projet de développement de la région du Grand Mékong, auquel la Chine s’était
jointe afin de renforcer son influence dans le Sud-est asiatique. Les pays
riverains du Mékong se montrent très circonspects envers la Chine et cherchent
à lui trouver un contrepoids en la personne du Japon, qui leur fournit un
soutien financier important. La Chine essaye d’améliorer son image, en
promettant d’ériger un barrage régulant le débit et en ajournant la
construction de la septième centrale hydraulique.
En plus de
priver d’eau les agriculteurs, les ouvrages hydrauliques présentent une menace
aux ressources biologiques des rivières. Un barrage, avec l’infrastructure
appropriée et d’autres retenues d’eau moins importantes, diminue le débit de la
rivière, mais aussi conduit à l’envasement de son lit. Ce qui peut se ressentir
fortement sur l’abondance et la diversité des ressources poissonnières du
Mékong, reconnues comme les plus riches ressources fluviales dans le monde.
On ne saura
stopper le progrès, l’industrie continuera de se développer, les centrales
hydrauliques seront construites, en causant un préjudice à l’écologie, à l’agriculture
et au bout du compte à la vie de l’homme. Ceci rend encore plus indispensable
la tâche de rechercher de nouvelles sources d’énergie et de gérer avec
davantage de responsabilité des ingérences dans la nature.
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