jeudi 1 janvier 2015

Le nazisme regagne en popularité


Il y a près de 70 ans le monde a célébré la victoire sur le fascisme. A l'époque personne n'a pensé que cette idée reviendra sous des formes nouvelles.

A notre regret les informations sur les crimes du fascisme et du néo-nazisme paraissent jusqu'à aujourd'hui. Il est vrai que l'intérêt pour les courants radicaux n'est pas heureusement total. Mais il est encore inconnu à quoi cela peut aboutir, car des experts trouvent que les causes de cet intérêt pour les idées d'extrême droite sont les mêmes qu'avant la Seconde guerre mondiale.

Ces derniers temps le nazisme est de plus en plus souvent confondu avec le patriotisme. On estime que ne pas aimer les autres signifie aimer son pays. Il y a une vingtaine d'années de telles idées pouvaient susciter l'étonnement, pas plus. En tout état de cause, dans les pays de l'ex-URSS les gens appartenant à des ethnies différentes dans les pays de l'ex-URSS qui avaient défendu leur grand pays, leur maison commune, ont vécu côte à côte. A présent, la génération a grandi qui non seulement n'a pas connu la guerre, mais aussi n'avait presque pas la possibilité de parler aux témoins de ces évènements. La Seconde guerre mondiale appartient déjà à l'histoire et les crimes des nazis ne sont plus que les pages de manuels ou les sujets de films. C'est de cette génération que sortent les gens qui s'appellent sans scrupules nazis. Des drapeaux nazis flottent déjà dans la capitale du pays qui se considère comme le centre de l'Europe et presque personne n'en est indigné. Le chef des programmes d'études du Fonds Istoritcheskaïa pamiat (Mémoire historique) Vladimir Simindeï signale :

« L'immunité contre les manifestations du nazisme les plus évidentes et condamnées par les organisations internationales est dans une grande mesure épuisée. Cela tient au changement des générations et au fait qu'une dénazification authentique n'a pas eu lieu dans de nombreux nouveaux membres de l'UE. Quand le système communiste s'y est écroulé, des régimes à moitié nationalistes y ont pris le dessus et les leçons tirées par l'humanité passent à l'oubli ».

En outre, il faut reconnaître qu'après la Seconde guerre mondiale les pays européens n'ont pas réussi à effectuer la dénazification complète. De nombreux nazis limogés ou condamnés sont vite revenus à leur travail suite à la pénurie de spécialistes. Des milliers de nazis sont partis pour les Etats-Unis fuyant le châtiment qui les attendait en Europe. Plus tard, pour éviter des questions délicates, on leur a proposé de renoncer à la citoyenneté en échange d'une récompense.

Le processus de dénazification a pris des formes originales en Ukraine aussi. Les descendants de Bandera et de Choukhévitch y bénéficient actuellement d'un grand prestige. Tandis que les Russes sont devenus les ennemis principaux. Des voix s'élèvent qui proposent de créer un Acte patriotique qui reconnaîtrait officiellement la Russie en tant qu'agresseur et d'interdire le ruban de Saint-Georges en tant que symbole du nazisme. C'est ainsi, selon les auteurs, que doit commencer la dénazification. Bien que cet état d'esprit se soit renforcé, il ne s'est pas encore généralisé. Le directeur adjoint de l'Institut national de développement de l'idéologie moderne Igor Chatrov estime cependant que toute idée marginale, surtout nazie, peut devenir vite normale :

« Les marginaux ne sont pas seulement les gens qui se tiennent à l'écart des processus politiques, ce sont les gens sans idéologie et sans principes moraux. Sans tenter de les faire participer à la discussion publique et sans faire attention à ce dont ils s'occupent, leur nombre ira croissant ».

Les résultats sont, hélas, évidents. Les défilés des nazis ne sont plus une chose choquante et terrible pour l'opinion publique. L'attitude envers eux se reflète nettement dans des déclarations de Washington et de Kiev. Ce sont eux qui n'ont pas soutenu la résolution russe sur la condamnation de la héroïsation du nazisme.

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