Il y a près de
70 ans le monde a célébré la victoire sur le fascisme. A l'époque personne n'a
pensé que cette idée reviendra sous des formes nouvelles.
A notre regret
les informations sur les crimes du fascisme et du néo-nazisme paraissent
jusqu'à aujourd'hui. Il est vrai que l'intérêt pour les courants radicaux n'est
pas heureusement total. Mais il est encore inconnu à quoi cela peut aboutir,
car des experts trouvent que les causes de cet intérêt pour les idées d'extrême
droite sont les mêmes qu'avant la Seconde guerre mondiale.
Ces derniers
temps le nazisme est de plus en plus souvent confondu avec le patriotisme. On
estime que ne pas aimer les autres signifie aimer son pays. Il y a une
vingtaine d'années de telles idées pouvaient susciter l'étonnement, pas plus.
En tout état de cause, dans les pays de l'ex-URSS les gens appartenant à des
ethnies différentes dans les pays de l'ex-URSS qui avaient défendu leur grand
pays, leur maison commune, ont vécu côte à côte. A présent, la génération a
grandi qui non seulement n'a pas connu la guerre, mais aussi n'avait presque
pas la possibilité de parler aux témoins de ces évènements. La Seconde guerre
mondiale appartient déjà à l'histoire et les crimes des nazis ne sont plus que
les pages de manuels ou les sujets de films. C'est de cette génération que
sortent les gens qui s'appellent sans scrupules nazis. Des drapeaux nazis
flottent déjà dans la capitale du pays qui se considère comme le centre de
l'Europe et presque personne n'en est indigné. Le chef des programmes d'études
du Fonds Istoritcheskaïa pamiat (Mémoire historique) Vladimir Simindeï signale :
« L'immunité contre les manifestations du
nazisme les plus évidentes et condamnées par les organisations internationales
est dans une grande mesure épuisée. Cela tient au changement des générations et
au fait qu'une dénazification authentique n'a pas eu lieu dans de nombreux
nouveaux membres de l'UE. Quand le système communiste s'y est écroulé, des
régimes à moitié nationalistes y ont pris le dessus et les leçons tirées par
l'humanité passent à l'oubli ».
En outre, il
faut reconnaître qu'après la Seconde guerre mondiale les pays européens n'ont
pas réussi à effectuer la dénazification complète. De nombreux nazis limogés ou
condamnés sont vite revenus à leur travail suite à la pénurie de spécialistes.
Des milliers de nazis sont partis pour les Etats-Unis fuyant le châtiment qui
les attendait en Europe. Plus tard, pour éviter des questions délicates, on
leur a proposé de renoncer à la citoyenneté en échange d'une récompense.
Le processus
de dénazification a pris des formes originales en Ukraine aussi. Les
descendants de Bandera et de Choukhévitch y bénéficient actuellement d'un grand
prestige. Tandis que les Russes sont devenus les ennemis principaux. Des voix
s'élèvent qui proposent de créer un Acte patriotique qui reconnaîtrait
officiellement la Russie en tant qu'agresseur et d'interdire le ruban de
Saint-Georges en tant que symbole du nazisme. C'est ainsi, selon les auteurs,
que doit commencer la dénazification. Bien que cet état d'esprit se soit
renforcé, il ne s'est pas encore généralisé. Le directeur adjoint de l'Institut
national de développement de l'idéologie moderne Igor Chatrov estime cependant
que toute idée marginale, surtout nazie, peut devenir vite normale :
« Les marginaux ne sont pas seulement les gens
qui se tiennent à l'écart des processus politiques, ce sont les gens sans
idéologie et sans principes moraux. Sans tenter de les faire participer à la
discussion publique et sans faire attention à ce dont ils s'occupent, leur
nombre ira croissant ».
Les résultats
sont, hélas, évidents. Les défilés des nazis ne sont plus une chose choquante
et terrible pour l'opinion publique. L'attitude envers eux se reflète nettement
dans des déclarations de Washington et de Kiev. Ce sont eux qui n'ont pas
soutenu la résolution russe sur la condamnation de la héroïsation du nazisme.
Source
http://french.ruvr.ru/2014_12_31/Le-nazisme-regagne-en-popularite-2972/,
31 décembre 2014
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