De nouveaux
documents rendus publics par WikiLeaks
apportent des preuves que les Etats-Unis ont espionné le ministère des Affaires
étrangères allemand et le ministre Frank-Walter Steinmeier à sa tête.
Lundi 20
juillet à 18 heures, WikiLeaks a publié des documents prouvant que l’Agence
nationale de sécurité US (NSA) a écouté le ministre allemand des Affaires
étrangères ainsi que 20 secteurs clés de son ministère.
« La liste complète des cibles allemandes de
la NSA publiée par Wikileaks à ce jour montre que la NSA a ciblé 125 téléphones
de haut responsables allemands de longue date, et ce pour des raisons
politiques et économiques – comme le nom de la liste l’indique », lit-on
sur le site de Wikileaks. Les documents indiquent que cette histoire
d’espionnage a commencé bien avant le 11 septembre 2001, par l’écoute de
Joschka Fischer, vice-chancelier et ministre allemand des Affaires étrangères,
en poste de 1998 à 2005. Puis l’interception s’est poursuivie et l’ancien
ministre Frank-Walter Steinmeier, en poste de 2005 à 2009, a vu ses téléphones
fixe et portable écoutés.
C’est bien
autour de ce dernier que la publication actuelle de WikiLeaks est centrée,
l’interception commençant juste après sa visite officielle aux États-Unis en
novembre 2005, quand M. Steinmeier avait rencontré son homologue américaine
Condoleezza Rice.
La rencontre a
eu lieu après l’inauguration d’Angela Merkel, qui voulait établir une bonne
relation avec les États-Unis après une tension entre le président américain
Georges Bush et le président fédéral du Parti social-démocrate d’Allemagne,
provoquée par la guerre en Irak. Mais la NSA, insatiable, n’a rien vu de
honteux dans l’interception de ses alliés allemands.
Allemagne, consentement des tortues tacite
Parmi les
documents rendus publics par WikiLeaks, le plus provoquant est une conversation
de M. Steinmeier après la rencontre en question avec Mme Rice dans laquelle le
ministre se dit « soulagé de ne pas avoir
obtenu de réponse définitive du département d’Etat américain à propos des
informations parues dans la presse sur les vols de la CIA passant par
l’Allemagne et à destination de prisons secrètes qui seraient utilisées pour
interroger des terroristes suspects ».
On en déduit
donc que cette affaire de survols illégaux de la CIA post-11 septembre, en vue
de torturer des suspects dans ses prisons secrètes, est étouffée par
l’Allemagne, allié bien dévoué des Etats-Unis, qui voulait ranimer les
relations diplomatiques à tout prix.
L’été 2015 est
marqué par les révélations Wikileaks, apportant des preuves de la mise sur
écoute de trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et
François Hollande, de la chancelière allemande Angela Merkel et d’autres
autorités allemandes, et de la présidente brésilienne Dilma Rousseff
Source
http://fr.sputniknews.com/international/20150720/1017131010.html,
22 juillet 2015
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