La vie peut
apparaître même en l'absence d'eau liquide et à de basses températures,
affirment des chercheurs américains.
Les chimistes
et les ingénieurs de l'université Cornell ont en effet prouvé que les
mers de méthane de Titan — satellite
de Saturne — pouvaient abriter des cellules n'ayant pas besoin d'oxygène et
capables de se déplacer, de se reproduire et de métabolismes — de la même
manière que les bactéries sur Terre. Ils ont exposé leur point de vue dans le
magazine Science Advances, et un communiqué de l'université évoque brièvement
de cette recherche.
Les astronomes
estiment que la vie n'apparaît que dans une zone habitable circumstellaire,
dont les frontières sont définies par la présence d'eau liquide. Cependant, en
s'imaginant des cellules formées sur le méthane, et non sur l'eau, les
frontières de la zone habitable s'élargissent alors de manière considérable.
Les
phospholipides figuraient parmi les premières étapes d'apparition de la vie sur
Terre — ces lipides assurent l'imperméabilité à l'eau et la plasticité des
membranes qui isolent les cellules de l'environnement extérieur. Une bulle de
phospholipides est appelée liposome. Les chercheurs de Cornell ont présenté un
modèle de membrane plasmique à partir de composés azotés capable de fonctionner
dans le méthane liquide à une température de —180 degrés Celsius.
Les chercheurs
ont baptisé leur modèle azotosome. Il est composé de molécules d'azote, de
carbone et d'hydrogène qui sont présentent dans les mers cryogéniques de Titan.
Par la méthode de dynamique moléculaire, les chercheurs ont calculé que
l'acrylonitrile était le meilleur composé pour l'assemblage autonome dans des
structures membraneuses. Les azotosomes qui en sommes obtenus se distinguent
par leur solidité, ne se désintègrent pas et sont tout aussi flexibles que les
membranes phospholipides terrestres. Enfin, ce composé organique toxique
incolore est également présent dans l'atmosphère de Titan.
La prochaine
étape sera une expérimentation: les chercheurs souhaitent voir comment se
comporteront les cellules artificielles dans un environnement méthanique. Mais
avant tout ils voudraient vérifier leurs théories sur Titan même, en prélevant
des échantillons de composés organiques directement depuis la sonde envoyée sur
le satellite de Saturne.
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