mardi 31 mai 2011

Interview de Jean-Marie Bonniez, prêtre exorciste




Le père Jean-Marie Bonniez, 62ans, a été nommé chapelain du pèlerinage à sainte Rita, à l'église Saint-Eubert de Vendeville.

Demain, jour de la sainte Rita, le père Jean-Marie Bonniez va célébrer sa première « bénédiction de la rose ». Quelque 2 000 croyants sont attendus à l'église de Vendeville. La cérémonie catholique clôt le pèlerinage annuel à la patronne des causes désespérées. Arrivé en octobre, en remplacement de l'abbé Lezaire, le nouveau chapelain veille sur le sanctuaire de toutes les blessures, fort d'une solide expérience en psychologie.
Le pèlerinage à sainte Rita attire des milliers de fidèles chaque année, de toute la région et d'ailleurs, qui confient leur désespoir à l'Église.

Comment se prépare-t-on à un tel ministère ?
« La plupart sont des gens simples et je viens moi-même d'un milieu populaire, j'ai même travaillé à l'usine pendant mes années de séminaire.

Avant que l'évêque Laurent Ulrich ne me nomme en remplacement de l'abbé Lezaire, parti à la retraite à 84 ans, j'étais curé de la paroisse Notre-Dame de l'Alliance, à Roubaix. J'ai aussi exercé à Tourcoing, à Faches-Thumesnil... J'appartiens au mouvement Amitié-Espérance qui rassemble des gens qui souffrent de dépression et de maladies psychiques. Or on rencontre beaucoup de personnes atteintes de ces maladies lorsqu'on est chapelain du pèlerinage à sainte Rita ! » 

Comment les gens qui souffrent s'adressent-ils à l'Église ?
« Nous recevons environ un millier de lettres par an, et nous répondons à toutes ! Je peux m'appuyer pour cela sur ma secrétaire. Je reçois également de plus en plus de mails, auxquels je réponds personnellement. Beaucoup se tournent vers elle quand ils sont frappés par la maladie. Une maman est récemment venue à l'église avec sa fille de 10-12 ans qui a un cancer. Une dame m'a demandé de lui envoyer des pétales des roses qui seront bénies dimanche, censées guérir quand on les appose sur une blessure, pour soulager un proche atteint lui aussi d'un cancer. Mais souvent, les gens viennent à l'improviste, sonnent au presbytère, derrière l'église Saint-Eubert. Une majorité s'adresse à moi pour que je procède à un exorcisme, en employant vraiment ce terme !

Toute la difficulté, c'est de les convaincre que leurs soucis ne viennent pas de démons mais de blessures héritées de l'enfance, ou provoquées par un divorce ou un abandon. Et qu'ils doivent se prendre en main. » 

En somme, il faut allier foi et psychologie ?
« Je suis formateur du groupe chrétien national Agapé pour ces questions. J'ai étudié des auteurs comme Simone Pacot, Bernard Dubois, qui proposent cette réflexion, pour permettre à chacun de trouver son "chemin de vie". Il faut savoir que c'est long, c'est un travail sur soi douloureux qui oblige à regarder ses blessures. »

Demain, trois messes de bénédiction de la rose à 8 h, 10 h et 16 h. Elles terminent un cycle de prière de neuf jours (une neuvaine) à sainte Rita.

Source
La Voix du Nord, 25 mai 2011, Marie VANDEKERKHOVE
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