Le thème du
crash du MH 17 en Ukraine a presque disparu des colonnes des médias
occidentaux. Le journaliste japonais de renom Kazuo Kobayashi note dans un
entretien à Rossiya Segodnya que les Etats-Unis et l'Ukraine ne sont pas
intéressés à divulguer les informations en leur possession pour ne pas rendre
gratuites leurs accusations contre la Russie.
Kazuo Kobayashi : « Le plus étrange, c'est que ni les
Etats-Unis, ni le gouvernement d'Ukraine ne fournissent la moindre preuve.
C'est étrange. En effet, si les Etats-Unis déclarent que l'avion a été abattu
par un Buk russe ou par les miliciens bénéficiant du soutien russe, il serait
bon de fournir des preuves de leurs versions. Mais, à mon avis, le problème
réside dans le fait que le gouvernement d'Ukraine dispose de la totalité des
données sur l'accident du Boeing, mais il ne veut pas les rendre publiques.
C'est certes mon point de vue personnel, mais il se peut que l'Ukraine soit
incapable de publier ces données pour ne pas mettre en évidence que ses
tentatives de faire endosser à la Russie la responsabilité de l'accident sont
gratuites. Peut-être que la responsabilité pour l'accident doit être attribuée
à l'Ukraine ? Je ne possède pas de preuves de la culpabilité de l'Ukraine, mais
toute cette affaire me semble très étrange.
Pourquoi les pays qui ont vivement accusé la Russie
aussitôt après l'accident se sont-ils tus ?
Kazuo Kobayashi : Parce qu'ils n'ont présenté aucune preuve de
la culpabilité de la Russie. S'ils avaient eu des preuves, ils auraient publié
les données aussi bien sur le Boeing que sur le Soukhoï détecté à proximité de
l'avion malaisien.
Comment la situation évoluera-t-elle à votre avis ?
Kazuo Kobayashi : Je ne sais pas. Si les données dont
disposent les Etats-Unis et les autorités ukrainiennes prouvent que le Boeing
malaisien n'a pas été abattu par des groupes pro-russes, cela torpillera complètement
les fondements des accusations et des sanctions contre la Russie. Mais je pense
que les Etats-Unis et l'Ukraine ne le veulent pas. Ils ne sont pas intéressés à
publier des données contraires à tout ce qu'ils ont dit et ont fait avant.
C'est pourquoi des doutes persistent. Aussi la Russie doit-elle présenter à
l'opinion publique mondiale des preuves encore plus tangibles concernant ce
dossier. »
Les miliciens
du Sud-est de l'Ukraine ont placé sous leur contrôle la majeure partie de la
zone dans laquelle le Boeing de Malaysia Airlines s'était écrasé avec 298
personnes à bord. Cependant les militaires ukrainiens continuent de bombarder
le lieu du crash comme s'ils tentaient d'anéantir les pièces à conviction en
vue de compliquer l'enquête objective qui permettrait de répondre à la question
de savoir qui est coupable de la tragédie de l'avion malaisien. Il semble que
Kiev, Washington, Bruxelles et les médias occidentaux, qui ont accusé tout
récemment encore des « séparatistes pro-russes » et Moscou, n'en veulent pas.
Kazuo
Kobayashi n'est pas l'unique journaliste occidental à mettre en doute la
version de la culpabilité de la Russie. Les personnes partageant sa position
sont de plus en plus nombreuses.
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