Pendant que
des centaines de millions de personnes regardent passivement leur télévision à
travers le monde, un scandale étonnant et inquiétant vient d’éclater. En effet,
il semblerait que les télés connectés de Samsung enregistrent la moindre de nos paroles.
Les téléviseurs
commercialisés par la firme sud-coréenne possède une caractéristique technologique
plutôt pratique : il suffit de lui « parler » simplement pour
changer de chaîne. Hélas, cette fonctionnalité est fournie avec un dispositif
capable d’enregistrer les conversations. Ces paroles échangées seraient, par la
suite, revendues à une entreprise tierce sans, bien entendu, que nous en ayons
conscience !
« Soyez conscients que, si les mots que vous
prononcez (à portée de la télévision) incluent des données sensibles ou
personnelles, ces dernières seront, avec l’ensemble des autres données,
enregistrées et transmises à un tiers par le biais du dispositif de
reconnaissance vocale. »
Cette fonction
de reconnaissance vocale de Samsung est utilisée pour des commandes préétablies
pour la télévision ou pour faire des recherches. Lorsqu’elle est allumée, un
petit icône représentant un microphone apparaît au bas de l’écran. Toutefois,
si l’utilisateur oublie malencontreusement de l’éteindre, alors la TV enclenche
son dispositif d’enregistrement et de sauvegarde de l’ensemble des bruits
ambiants.
Contactée par
le Guardian sur ce scandale, l’entreprise Samsung s’est défendue :
« Nous prenons très au sérieux la vie privée
de nos consommateurs. De nombreuses options sont disponibles pour que les
clients puissent choisir de retirer ou non ce service. Ils peuvent facilement
savoir si le système de reconnaissance vocale est en marche grâce à l’icône
prévue à cet effet ».
De surcroît,
la firme asiatique affirme que les données collectées ne sont pas vendues à des
fins commerciales, ce que beaucoup doutent :
« Samsung ne garde ou ne vend aucune donnée
vocale à une tierce partie. Si les consommateurs consentent et utilisent le
système de reconnaissance vocale, les données seront fournies à une tierce
partie lors du procédé impliquant une commande vocale. »
Parker Higgins,
activiste de l’Electronic Frontier Foundation, relève, dans un tweet, l’inquiétante
ressemblance de cette affaire avec le monde dystopique décrit par George Orwell, dans son chef-d’œuvre
intitulé « 1984 » :
« Le télécran recevait et transmettait
simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un
chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision
de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement,
il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé.
Combien de fois, et suivant quel plan, la police de la pensée se branchait-elle
sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. »
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