L'événement de la Toungouska est une célèbre explosion qui survînt le 30 juin 1908 vers 7 h 17 du matin en Sibérie centrale, dans la Russie impériale. L'onde de choc, équivalant à plusieurs centaines de fois celle qu'aura généré la bombe d'Hiroshima trente-sept ans plus tard, détruisit la forêt sur un rayon de plus de 20 kilomètres et fit des dégâts jusqu'à une centaine de kilomètres à la ronde.
Les hypothèses scientifiques abondèrent pour tenter d’expliquer ce qui s’était réellement passé, allant des plus plausibles et rationnelles aux plus fantaisistes et invraisemblables : chute d’une météorite, impact de la foudre, méthane échappé de conduits volcaniques, mini trou noir, antimatière, crash d’OVNI, ... .
L'hypothèse reconnue la plus plausible aujourd'hui est celle de l'impact d'un objet céleste (un petit corps du Système solaire possédant des caractéristiques encore inconnues), ayant explosé à une altitude comprise entre environ 5 et 10 kilomètres. L'événement de Toungouska est considéré comme la plus grosse explosion connue de l'ère humaine due à la rencontre d'un tel corps avec la notre planète.
Voici, ci-dessous, le témoignage de première main d’un villageois qui se trouvait proche de l’explosion et qui a, de ce fait, pu vivre et ressentir en direct la puissance du mystérieux impact. Cet homme vivait, à l’époque, dans le village de Vanavara dans la vallée de la Tunguska Podkamennaya, et il se nomme S.Semenov.
« J’étais assis sous le porche de ma cabane, en train de prendre mon petit déjeuner. Je venais juste de me lever pour aller cercler une barrique quand soudain, en direction du nord, au-dessus de la route de la Tunguska, le ciel parut se déchirer en deux. Toute cette partie du ciel au-dessus de la forêt apparut couverte de feu. A ce moment-là je ressentis une très forte chaleur, comme si ma chemise était en feu ; cette chaleur venait justement du nord. Je m’empressai de retirer ma chemise pour la jeter au loin lorsqu’il y eut un énorme bruit dans le ciel, suivi d’une explosion puissante. Je fus projeté à 5 mètres du porche et je perdis conscience quelques instants. Ma femme se précipité pour me ramener dans la maison et je pus entendre que l’explosion était de bruits comme ceux que feraient des pierres tombant du ciel, ou des coups de canon. »
« La terre trembla et je me protégeai instinctivement la tête comme si des pierres allaient s’abattre sur moi. Aussitôt après, un vent chaud souffla sur nos maisons et nos jardins, provoquant des dégâts dans mes plans d’oignons. Par la suite, je m’aperçus que les vitres des fenêtres avaient été brisées et que la porte de la grange avait été défoncée. »
On raconte que deux mois après l’explosion, il était encore possible de lire son journal en plein Londres sans éclairage publique.
Source
Les Derniers Jours du Monde, Pierre Kohler, 1980, Editions France-Empire, p.143
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