dimanche 1 décembre 2013

Interview du député qui s’intéresse au phénomène des chemtrails



A la mi-novembre 2013, le député Joël Giraud avait attiré les regards de la France entière après avoir demandé des explications, au gouvernement, concernant le phénomène très controversé des chemtrails, ces énigmatiques traînées de condensation que l’on peut voir dans le ciel après le passage d’un avion de ligne.

Ce thème, très populaire parmi les tenants des théories de la conspiration, intéresse donc (pour la première fois sûrement) un homme politique français. Selon certains de ses adeptes, les militaires répandraient, dans le ciel, des particules chimiques (et toxiques ?) dans le but de contrôler le climat.

Le député du PRG (Parti Radical de Gauche) des Hautes-Alpes et maire de L’Argentière-la-Bessées, a répondu à une entrevue donnée par Robin d’Angelo, travaillant pour le journal en ligne « StreetPress ». La voici dans son intégralité.

Allô Joël ? Dites-nous pourquoi les traînées de condensation laissées dans le sillage des avions vous inquiètent.

J’habite les Alpes et j’ai souvent remarqué ces traînées. Il y a quelques avions de ligne qui passent dans le secteur, mais leurs traînées disparaissent immédiatement. Par contre il y a d’autres traînées, persistantes, et je ne vois pas quelle peut être leur origine puisque je ne vois pas d’avions quand elles se produisent ! C’est bizarre, ce sont des formations de nuages, qui en plus, quadrillent le ciel de façon régulière. Les quadrillages qu’on trouve sur les grillés aux pommes dans les boulangeries ne doivent pas se reproduire dans le ciel ! Et ça ne peut pas être un phénomène naturel puisqu’il est répétitif. J’ai rencontré quelqu’un qui m’a parlé de la théorie des chemtrails, et je me suis dit pourquoi pas.

Parallèlement, il y a eu tout un tas de phénomènes un peu bizarres. Un jour, j’ouvre le Dauphiné Libéré et je vois que des gens ont retrouvé dans leur jardin d’immenses filaments blanchâtres qui n’avaient rien à voir avec les fils d’Ariane que peuvent faire les araignées. J’ai appelé le rédacteur en chef de la locale de Gap en lui disant qu’il se passait aussi des trucs bizarres dans le ciel. Je lui ai donné le numéro du mec de l’association qui sensibilise aux chemtrails. Je pense que le Dauphiné va faire un truc.

Est-ce que vous avez déjà pris le ciel en photo pour étayer ces propos ?

Non. Dans la mesure où les gens que j’ai rencontrés – et ils sont tout sauf allumés – ont déjà fait ce type de job, je ne me suis pas transformé en chasseur de chemtrails. J’ai vu leur dossier et leurs photos : c’est exactement ce que j’ai vu, dans des secteurs pas très loin de chez moi.

Comment vous vous protégez ?

Je ne suis pas trop parano, alors je n’ai pas ce genre de réflexes. Je suis plus inquiété par la composition des trucs que j’achète pour bouffer.

Ça ne peut pas être un phénomène naturel puisqu’il est répétitif

Quelle forme peut prendre le combat contre les chemtrails ?

J’ai estimé de ma responsabilité de poser une question écrite au gouvernement. Pour être très clair, si je n’ai pas de réponse dans un délai légal, je demanderai à ce que la question soit officiellement signalée par le groupe, de sorte qu’on apporte une réponse. Dans un grand groupe c’est impossible, mais au PRG c’est fastoche. J’attends une réponse qui démontre scientifiquement que la théorie des chemtrails est fausse, je la lirai et je me ferai ma propre opinion. Pas question qu’on me dise simplement : « circulez, il n’y a rien à voir ! » Et si on ne nous répond pas, on verra l’attitude à adopter avec les réseaux associatifs qui s’occupent de ça.

Aussi, je vais demander un relevé du trafic aérien dans le secteur où j’en vois. La DGAC doit bien avoir ça ! Si c’est parce qu’il y a une densification du trafic aérien, qu’on me le montre. Mais à ce moment, je veux voir une carte officielle, car chez moi, je ne vois pas d’avions ! Je suis désolé ! Et puis en altitude dans des régions comme la mienne, on les remarque les avions ! 

Vous n’avez pas peur de vous exposer à des représailles en vous attaquant à des programmes secrets ?

Poser une question est légitime. Sans ça, ce n’est pas la peine d’être parlementaire. Mais ce n’a pas soulevé d’émoi. Par contre quand je me suis intéressé aux dangers des ondes des téléphones mobiles sur les enfants, là, j’en ai reçu des coups de fil ! SFR et Orange voulaient me voir ! Pour les chemtrails, soit il y a un lobby qui pratique autrement, soit des gens considèrent que ce n’est pas une question comme ça qui va soulever quoi que ce soit.

Comment vous avez été sensibilisé à ce phénomène ?

Une association qui s’en occupe m’a demandé un rendez-vous. J’ai bien aimé leur démarche, ils m’ont laissé leurs dossiers, sans me demander de signer un truc tout de suite, et en me disant, faites-vous votre opinion, et si vous voulez, recontactez-nous. Comme c’était une question que je m’étais posé… Mais à l’époque je ne connaissais pas le terme « chemtrails ». S’il n’y avait pas eu des cautions scientifiques de renom – des gens du CNRS, je ne leur aurai pas prêté attention [ndlr : joint par StreetPress, Olivier Boucher chercheur au CNRS et spécialiste de la géo-ingénieurie assure qu’aucun de ses collègues ne croit aux chemtrails].

Pas question qu’on me dise : circulez, il n’y a rien à voir !

Quand je me suis intéressé aux dangers des ondes des téléphones mobiles sur les enfants, là, j’en ai reçu des coups de fil !

Planes, le dernier film de Disney, met en scène des avions qui lâchent en permanence des chemtrails. Est-ce que vous pensez qu’ils essaient d’habituer les enfants à ce phénomène ?

C’est curieux ça… C’est curieux… Qu’est-ce qu’il y a derrière les studios Disney ? Je me méfie de tous les ricains ! (rires) Quel est le taré de scientologue qui s’est mis quelque part dedans ! (rires) Quand il y a des références à des phénomènes au travers des films, je suis toujours en train de renifler le scientologue, compte tenu du brio de Tom Cruise pour faire de l’ésotérisme au travers de films classiques d’aventure qui n’en sont pas vraiment… C’est comme pour le coup des timbres avec de la chnouf derrière dans certains pays d’Amérique du Sud. Ils mettaient de la came derrière les timbres comme ça les gamins s’y habituaient à chaque fois qu’ils en collaient. Ça a été prouvé, ça ! Le cartel de Medellin faisait ça !


Ça serait plausible que Disney fasse de même ?

Ca renforce ma suspicion.

Mais vous êtes un rigolo ?

Je n’ai jamais peur de passer pour un rigolo. Je pose juste des questions. Si les autres ne veulent pas poser de question, dont acte.

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