vendredi 11 octobre 2013

Un exorcisme tourne mal à Grigny : les bourreaux condamnés



Lorsqu’un rituel d’exorcisme est effectué par l’Eglise Catholique, tout se passe généralement bien. Seulement, il existe des personnes peu scrupuleuses qui prétendent combattre les démons. Récemment, quatre individus, de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour, ont été condamnés pour avoir torturé une femme qu’ils souhaitaient libérer du démon …

L’histoire s’est déroulée en mai de l’année 2011 dans la cité de la Grande Borne dans la commune de Grigny (dans l’Essonne, en Ile-de-France). Pendant exactement sept jours, quatre personnes Philippe Grego, Lise-Michelle Babin, Eric Derond et Lionel Fremor, ont ligoté, séquestré, et torturé une jeune femme de 19 ans et prénommée Antoinette. Lors de ce laps de temps, elle est restée solidement attachée dans la position du Christ en croix sur un matelas qui était posé à même le sol. Elle n’avait le droit ni de boire, ni de manger mis à part une mixture d’huile et d’eau.

Les voisins ont, comme on peut s’en douter, entendu la violence de ce qui était en train de se déroulé à quelques mètres de chez eux :

« Les voisins avaient entendu la jeune femme crier, puis gémir, de plus en plus faiblement, tout au long de son calvaire. Ils racontent aussi que, plusieurs fois, dans les semaines précédentes, la mère d'Antoinette était venue frapper à la porte, implorant qu'on laisse sa fille sortir. (...) C'est son père qui parvint finalement à la libérer, après s'être déplacé depuis le Cameroun. »

Durant la séance d’exorcisme, elle aurait été frappée et scarifiée à de multiples reprises. Lorsqu’ils l’ont retrouvé, les forces de l’ordre ont découvert une jeune fille dans un état de faiblesse manifeste et présentant une maigreur extrême. Heureusement, ces jours n’étaient pas en danger.

Le verdict du jugement des quatre bourreaux a eu lieu le vendredi 11 octobre 2013. Eric Derond, le meneur des opérations qui se prenait, pour certain, comme un Prophète, a écopé de six ans ferme. Philippe Grego et Lise-Michelle Babin ont chacun été condamnés à 5 ans d’emprisonnement dont un avec sursis. Quant au dernier, Lionel Fremor, il restera trois ans derrière les barreaux.

Antoinette, la victime, s’est exprimée à l’issu du verdict :

« J'aurais aimé que ce que l'avocate générale avait demandé soit exécuté, parce que je pense que ce sont des individus dangereux, surtout Eric Derond. »

Son avocat, Maître Christophe Robert, est déçu de la légèreté des peines retenues :

« C'est une décision insuffisante au regard de ce que j'attendais. Qu'on ne retienne pas la torture me gêne beaucoup. »

La défense des tortionnaires a donc été insuffisante. Et pourtant, tous ont affirmé agir pour le bien de leur victime. Au début du procès, commencé le lundi 7 octobre 2013, les accusés encouraient la perpétuité.

* Imprimé-écran du film Le Dernier Exorcisme, réalisé par Daniel Stamm et sorti en 2010

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