mardi 25 octobre 2011

Bahira, le moine qui prophétisa Mahomet



L’Islam est aujourd’hui l’une des religions les plus importantes du monde. En nombre d’adhérents, elle se classe seconde juste derrière les catholiques et devant l’Hindouisme. Comme toutes les religions abrahamiques, l’Islam est révélé. Cela signifie que les fondements mêmes de ses pensées ont été transmis à un Prophète par des puissances divines (anges, archanges, ou Dieu lui-même).

Souvent les Musulmans considèrent leur religion comme étant la continuité du Catholicisme, et donc du Judaïsme. D’ailleurs une légende musulman nous conte l’histoire d’un moine chrétien nommé Bahira (ou Sergius en Latin), qui aurait décelé chez le tout jeune Mahomet, les signes de sa destinée.

Mahomet naquit en 570 dans la ville de La Mecque (aujourd’hui en Arabie Saoudite). Son père étant mort 4 mois avant sa naissance, sa mère, Amina, confia le jeune nourrisson à la femme d’un berger habitant dans le Désert afin qu’il ait la meilleur éducation possible. A l’âge de 6 ans, sa mère le reprit, pas pour longtemps, puisqu’elle décéda peu de temps après. De 6 à 8 ans, c’est son grand-père paternel qui prit soin de lui et enfin son oncle, un riche marchand, nommé Abû Tâlib. C’est auprès de ce dernier qu’il apprît son futur métier avant de recevoir la Révélation. Mis à part ces quelques éléments, on ne connaît, finalement, que peu de chose sur sa jeunesse. Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans que l’Ange Gabriel entra au contact avec lui pour lui transmettre les messages qui deviendront le Coran.

Toutefois, vers l’âge de 9 ou 12 ans (selon les sources), un homme mystérieux avait constaté que le petit garçon possédait la « Marque » du Prophète. Ce jour-là, Mahomet accompagnait son oncle, en caravane, dans la ville de Bosra en Syrie pour y faire du commerce. Alors que les deux compères arrivaient, Bahira, un moine résidant dans cette ville, constata, avec stupeur, qu’un nuage planait au-dessus de leurs têtes. Ce dernier semblait protéger les deux hommes du Soleil. Le témoin médusé savait qu’un tel présage avait une haute signification. Quand la caravane, arrivée à destination, s’arrêta, le mystérieux nuage fit de même. Plus tard, eux et tous les commerçants sur place furent conviés à une fête que donnait le moine. Pendant que l’oncle festoyait gaiement, le jeune homme gardait les chameaux. Apprenant qu’un certain Mahomet n’était pas présent, Bahira insista lourdement pour qu’il vienne. L’oncle appela alors son neveu tranquillement assis sous un olivier.

Le Moine intrigué examina discrètement son jeune convive pendant toute la durée du repas. Il remarqua que celui-ci possédait tous les signes de la prophétie. A la fin du diner, il questionna le garçon sur son mode de vie, ses rêves, … . Assuré qu’il était le futur prophète, il décida de s’en persuader une ultime fois, en examinant le dos du garçon. Le moine aperçut immédiatement, qu’entre ses deux omoplates, se trouvait la fameuse « Marque du Prophète ». Etonné par ces déclarations, un dialogue s’engagea entre les protagonistes : Bahira se tourna vers Abû Tâlib et lui demanda « Quel lien familial te lie à cet adolescent ? ». Comme l’oncle aimait le futur prophète comme son propre fils, il répondit : « C'est mon fils ». Le Moine lui rétorqua : « Non, le père de cet adolescent doit être décédé ». « D'où le sais-tu ? ». Bahira dit alors à l'oncle : « Écoute-moi bien, un avenir radieux et surprenant attend cet enfant. Si d’autres aperçoivent ce que j'ai vu, ils le reconnaîtront et le tueront. Tu dois le garder ». Abû Tâlib demanda alors: « Mais, qui est-il ? » Et, Bahira lui rétorqua : « Ses yeux annoncent un grand prophète et son dos indique cette clarté ».

Bahira était un moine nestorien, doctrine considéré comme hérétique par le christianisme et qui affirme que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistaient en Jésus-Christ. Cet érudit avait longuement étudié les signes évidents de l’arrivée d’un futur prophète. Il consigna, semble-t-il, ses nombreuses trouvailles dans un livre perdu à ce jour. Sa rencontre avec Mahomet le bouleversa car l’ensemble de ses prophéties se trouvèrent confirmé.

Certains historiens et théologiens considèrent que cette histoire prouve bel et bien que l’Islam est la continuité logique et inaliénable du Catholicisme. En effet, c’est bel et bien un moine chrétien pieux et érudit qui a, en premier, reconnu par des signes le futur prophète. On sait que c’est seulement à 40 ans, soit plus de 20 ans après cette rencontre, que Mahomet commencera la rédaction du Coran. Toutefois pour d’autres ce récit n’est qu’une fable racontée pour affermir l’autorité exclusive de l’Islam sur toutes les autres religions abrahamiques. Il n’existe, en effet, aucune preuve historique qui prouve l’existence de Bahira.

Finalement, seule la découverte de cet écrit parviendrait à prouver ou pas l’historicité et la véracité du personnage et de ces dires. 

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Source
M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, Paris 1957
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