dimanche 10 septembre 2017

Un documentaire sur le « Doyen des Exorcistes »


Le réalisateur du célèbre film L'Exorciste vient de terminer un documentaire consacré aux véritables possessions démoniaques. L'homme affirme avoir toujours cru que certaines personnes sont bénies et possèdent le pouvoir de se débarrasser des esprits malins.

Ce nouveau documentaire nous montre un réel exorcisme exécuté par un prêtre, connu dans le monde entier comme étant « Le Doyen des Exorcistes ». William Friedkin a réalisé le film L'Exorciste en 1973. Les années passants, il est largement considéré comme étant un grand classique du cinéma d'horreur.

Il a avoué qu'il croyait fermement à ce rite ancestral qui vise à expulser les démons ou autres esprits malins d'une personne « possédée ».

Plusieurs décennies après la sortie de son film culte, il a entrepris de filmer le travail du père Gabriele Amorth. Ce dernier a été, de 1986 à 2016, le chef exorciste de la cité du Vatican et du diocèse de Rome. Au cours de sa carrière, il a effectué des milliers d'exorcismes.

Du résultat de cette enquête, il en a tiré un documentaire intitulé « Le Diable et le Père Amorth » (« The Devil and Father Amorth », en anglais). Celui-ci a récemment été diffusé au Festival du film de Venise.

Le film nous montre une femme d'origine italienne qui se débat violemment, tout en bavant et criant à mesure que l'exorcisme s'effectue.

Le père Amorth est décédé depuis que le documentaire a été tourné et Friedkin a révélé comment il a finalement eu l'occasion de voir le Doyen des Exorcistes en action. Il raconte :

« J'étais familier de ses livres, dont quatre ou cinq ont été traduits en anglais. Je savais qu'il avait plutôt bien accueilli mon film L'Exorciste, même s'il avait dit que les effets spéciaux étaient exagérés. »

« Il a estimé que cela avait aidé les gens à comprendre son travail. »

« Je n'avais jamais essayé de le rencontrer, je n'ai jamais cru que je le pouvais. Mais j'étais à Lucca en Italie il y a un ou deux ans et quelqu'un a mentionné que Lucca était à environ une demi-heure en voiture de Pise où il y a un aéroport où je pouvais prendre un vol d'une heure pour Rome. »

« Quelque chose a fait tilt, et à travers un ami, j'ai pu écrire au Père Amorth. Deux jours plus tard, il m'a écrit et m'a dit qu'il me rencontrerait. »

« L'idée m'a monté à la tête. C'était providentielle. J'avais une voix intérieure qui me disait : 'Je me demande si je pourrais un jour rencontrer le père Amorth ? »

« Il n'existe pas de recherche sur les exorcismes, la seule source, ce sont ses livres. »

« Aux États-Unis au 20ème siècle, il y avait deux cas signalés de possession, quand M. Blatty a écrit le roman L'Exorciste [qui a inspiré le film, NDLR]. »

« Il n'y avait que deux cas qui avaient fait l'objet d'écrits substantiels aux États-Unis. »

« L'église ne dit pas beaucoup de choses à ce sujet. Ils n'essaient pas de publier à ce sujet. »

« Ils n'en font pas la promotion. Je doute qu'ils aient même pris position à propos de mon dernier film. »

« Ils ne commentent jamais ces choses-. Je doute qu'ils m'auraient donné la permission de faire ce que j'ai fait. »

« Il [le père Amorth, NDLR] m'a donné la permission. Il a opéré assez indépendamment de la procédure de l'église et a ouvertement critiqué le Vatican. »

« J'étais choqué car je n'avais même pas l'idée que je pourrais le rencontrer. »

« Je savais combien il était occupé. Il faisait des exorcismes tout au long de la journée jusqu'à ce qu'il aille à l'hôpital et qu'il décède en septembre 2016. »

« Je pense que je suis arrivé à un moment où il voulait que les gens prennent conscience de son travail parce qu'il voulait que le Vatican forme davantage d'exorcistes. »

« Il a cru que j'avais assez de cachet pour prendre son histoire ... que je serais capable de l'amener au public par le biais d'un film. »

« J'ai dû le filmer seul, évidemment. Les conditions étaient telles que je ne pouvais pas venir accompagner d'une équipe ou d'éclairage. »

« J'ai donc utilisé une caméra Sony à haute définition. J'avais seulement cette caméra en marche et j'étais à environ deux pieds d'eux, probablement encore plus près. »

« C'était terrifiant. J'avais peur de ce qui pourrait arriver. J'ai ressenti une grande empathie avec la douleur et la souffrance de cette femme. Cela se ressent dans le film. »

« Celle que j'ai filmé en était à son neuvième exorcisme. Elle en avait déjà subit un par mois. »

« J'ai ensuite consulté des neurologues, des chirurgiens du cerveau, certains des meilleurs aux États-Unis. »

« Les chirurgiens du cerveau n'avaient aucune idée de son affliction et aucun d'entre eux ne recommanderait une opération. Ils croient que tout est originaire du cerveau mais - et ils le disent dans le film - ils n'ont jamais rien vu de ces symptômes. »

« Ensuite, les psychiatres ... tous m'ont décrit comment la psychiatrie reconnaissait maintenant la possession démoniaque. »

« On appelle cela le trouble de l'identité dissociative ou possession démoniaque. »

« Et si un patient entre et dit qu'il est possédé par un démon ou le diable, ils [les psychiatres, NDLR] ne leur disent pas qu'ils ne sont pas possédés. »

« Ils font tout le traitement psychiatrique qu'ils jugent nécessaire, y compris les médicaments. Puis, ils font venir un exorciste. »

Photo : William Friedkin (Getty Images Europe)

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