Hieronymus Cardanus (francisé en Jérôme Cardan) était un grand mathématicien, philosophe, astrologue, inventeur et médecin italien du XVIème siècle. Il est, encore aujourd'hui, autant reconnu pour son érudition déconcertante que pour son côté extravagant.
Son père, Fazio Cardano, était un docte juriste milanais et un grand ami de Léonard de Vinci. Celui-ci raconta à son fils qu’un jour il rencontra plusieurs êtres mystérieux. Pour lui, il s’agissait d’esprits. Mais en lisant la description qu’il en fait, on serait plus enclin à penser que ces humanoïdes étaient, en réalité, des extraterrestres.
Jérôme Cardan a évoqué ces rencontres du troisième type dans l’un de ces plus célèbres ouvrages intitulé De subtilitate paru en 1550.
Voici ce qu’il en dit :
« Le 13 août 1491, que j’eus dit mes oraisons à vingt heures du jour, sept hommes me sont apparus comme de coutume, vêtus d'habits de soie, d'un manteau presque de la manière des Grecs, ayant chausses rouges. [...]Ils portaient des chemises resplendissanteset rouges, d'une façon plus étroite qu’habituellement. Elles étaient fort belles. Toutefois ils n'étaient que deux ainsi vêtus lesquels semblaient être les plus nobles : deux autres compagnons suivaient le premier de ces deux qui était le plus grand et rouge : les autres suivaient le second qui était le plus pâle, et le plus petit. Ainsi et par tel ordre étaient ces sept esprits. »
« Il n'avait pas écrit s'ils avaient la tête couverte ou non. Ils étaient âgés, presque de quarante ans. Quand il les interrogeait qu'ils y étaient, ils répondaient être hommes presque composés d'air, qui naissaient et périssaient, mais que leur vie était plus longue que la nôtre, laquelle s'étendait jusqu’à trois cens ans. Ils disaient être bien plus unis avec les dieux que le genre humain, toutefois qu'ils étaient infiniment différents de ceux-ci et qu’ils étaient plus heureux ou plus malheureux que nous [...]. Ils disaient que rien ne leur était inconnu, ni livres, ni trésors et que l'infime partie d’entre eux, et les plus viles étaient les Anges des hommes nobles […]. Comme ils n’étaient fait que de corps subtil, qu'ils ne pouvaient nous faire du bien ou du mal, hors mis pour les visions, terreurs, et les sciences. Celui qui était le plus petit, avait trois cens disciples : le premier qui était le plus grand en avait deux cents dans l’académie publique [...]. Quand mon père leur demandait, pourquoi ils ne révélaient pas aux hommes les trésors, puis qu'ils savaient où ils étaient, ils répondaient être soumis par la loi du prince, et qu’ils risquaient de grande punition s’ils communiquaient tel secret aux hommes. Ils demeurèrent chez mon père plus de trois heures, pendant tout ce temps ils discutèrent avec lui, qui les interrogeait de la cause dit monde : celui qui était le plus grand , disait que Dieu n'avait pas fait le monde d'éternité, au contraire l’autre assurait que Dieu avait créé le monde et que s'il le décidait, le monde périrait. Outre il alléguait quelques propos des disputations d'Averroès. néanmoins que ce livre n'eut été encor vu, il citait les noms de certains livres dont une partie fut trouvée d'autres non : toutefois tous ces liures étaient d'Averroès. Ils confessaient publiquement qu'il était Averroïste. »
« Qu’il s’agisse d’une histoire ou d’une fable, c’est tel qu’elle fut écrite. Que ce soit une fable l’argument et la conjecture en est grande parce que ces opinions n’approuvent pas suffisamment la religion, et que mon père avec ces esprits n'en était pas plus heureux, ou plus riche, ou plus célèbre que moi, qui n’ait jamais vu d'esprits. Toutefois mon père eut peu à répondre qu'il avait prédit plusieurs choses qui ne purent être connues sans laide des esprits, comme quand il prédit que l’Empereur serait finalement le supérieur en Italie [Charles Quint fut élu empereur des Romains en 1519, NDLR], ce qui à peine advint trente ans après : les esprits malins font menteurs, dit-il, se jouxte à la parole de Vérité, l'esprit malin est le père de mensonge : il disait n'avoir eu en soin les richesses et honneurs, desquelles il fut plus cupides & qu'il était né de petite fortune, et que les premiers commencements avaient empêché la fortune ; puis il disait qu'il pouvait avoir un Ange plus grand et excellent que les autres : et quoique les esprits ne se montrent, ils n'aident chacun selon l'opportunité : il disait que son Ange s’était manifesté, non que les autres Anges s’étaient manifesté aux autres hommes, soit parce qu'il était utile, soit parce qu'il avait la conscience nette, étant un homme de bien et de religion , ou soit parce qu'il avait reçu d’un espagnol mourant une conjuration. »
Dans cet extrait Jérôme Cardan parle d’Anges venus du ciel. Or, d’après ce qu’il nous dit, ces Anges débâtaient de l’existence même de Dieu et de sa création. Sachant que les Anges, dans la Bible, sont très proches de leur Créateur, comment pourraient-ils remettre en cause son existence ? Il serait inconcevable pour n’importe quels théologiens qui se respectent de penser que des anges pourraient être athés.
En prenant en compte nos connaissances d’aujourd'hui, l’hypothèse extraterrestre semble, de ce fait, parfaitement coller …
Jérôme Cardan est un mathématicien, un philosophe, un astrologue, un inventeur, et un médecin italien né en 1501 et mort en 1576
- De la subtilité, Jérôme Cardan
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