Kateri
Tekakwitha, ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant cette femme est
entrée dans l’histoire de l’Eglise Catholique en devenant la première
amérindienne à être canonisée. Elle a donc été déclarée Sainte, le 21 octobre
2012, à Rome par le Pape Benoit XVI.
Biographie
Sainte Kateri,
comme il convient de l’appeler aujourd’hui, est née en 1656 à Ossernenon sur les rives de la rivière Mohawk d’une
mère algonquine, convertie au catholicisme, et d’un père Agnier. A l’âge de 4
ans, elle perdit tragiquement toute sa famille à la suite d’une épidémie de
petite vérole. Elle-aussi gardera des séquelles à vie de cette maladie car sa
vue fut, en effet, considérablement affaiblie.
Suite à cela,
elle partit vivre avec son oncle et sa tante. En grandissant, le chef
amérindien de la tribu obligea ses parents adoptifs à choisir un mari à la
jeune fille. Mais celle-ci refusa catégoriquement, souhaitant ardemment
conserver sa virginité afin de consacrer son existence à Jésus-Christ. Un
jésuite, du nom de Jacques de Lamberville, accepta de la baptiser, après
seulement 6 mois de catéchuménat, le jour de Pâques de 1676.
Elle arriva
ensuite à la Mission Saint-François Xavier, située à La Prairie, en 1677. Elle devint
alors religieuse et se donna, pour objectif, de convertir la vallée iroquoise. Sa
piété impressionna l’historien François-Xavier Charlevoix, envoyé en mission par
le Roi de France, Louis XIV.
Tout au long
de sa vie, elle pratiqua intensément le jeûne et même (parfois de manière
excessive) la mortification.
Elle vécut
trois années sur les bords du fleuve Saint-Laurent. A 24 ans, le 17 avril 1680,
elle mourut. Mais, après son décès, une sorte de miracle se produisit : sa
tombe aurait causé la frayeur des envahisseurs et ainsi sauvé la colonie alors en
grave danger.
La canonisation
Tout commença
le 3 janvier 1943, lorsque le Pape Pie XII la déclara vénérable. Son procès se
poursuivit avec sa béatification par Jean-Paul II, le 22 juin 1980 puis se termina
avec sa canonisation le 21 octobre 2012.
Sa canonisation
a été rendue possible grâce à sa vie extrêmement pieuse, à l’énergie qu’elle a
déployé pour son Eglise ainsi (et surtout) qu’un miracle qui a eu lieu en 2006.
Cette année-là, elle aurait guéri un jeune garçon, Jake Fink-Bonner, atteint d’une
infection mortelle, la fasciite nécrosante (aussi appelé la « bactérie
mangeuse de chair »).
Aujourd’hui
Son tombeau se
trouve actuellement à l’Eglise Saint Francis Xavier, dans la réserve
amérindienne de Kahnawake dans l’Etat du Québec au Canada.
Conclusion
Cet acte de
canonisation constitue, pour certains, un acte politique marquant la
réconciliation entre l’Eglise Catholique Romaine et les Amérindiens. Pour le
Père Jacques Monet, le cas Kateri serait « la preuve que le message de
l'Evangile s'applique à toutes les nations et à toutes les cultures. »
Quoi qu’il en
soit, cette canonisation inédite ne manquera probablement pas de faire naître
la Foi dans le cœur de certains natifs américains … .
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