De tout temps
et en tout lieu, de grands Hommes ont mené des révolutions soulevant des
peuples entiers. Parfois ces entreprises triomphèrent marquant profondément
l’histoire de l’humanité, d’autres fois elles échouèrent sans que nul ne puisse
éviter le bain de sang. Hong Xiuquan fut l’un d’entre eux. Le récit de cet
énigmatique personnage mêle, à la fois, mysticisme religieux et révolution
nationale.
Il naquit en
1812 de parents pauvres résidant près du port de Canton, au Sud de la Chine.
Pour réussir socialement et professionnellement dans la vie, il lui fallait
réussir, à n’importe quel prix, les examens extrêmement difficiles de la
fonction publique. Ses parents placèrent énormément d’espoirs en lui. Malgré
tout, le jeune homme échoua à quatre reprises. A la suite de son ultime échec,
il sombra dans une grave dépression sur le chemin du retour au village.
Totalement exténué, il eut des visions mystiques qui bouleverseront à jamais
son existence et celle de son pays …
Ses visions
Il vit un
homme portant une longue barbe dorée et vêtu d’une robe noire de dragon et d’un
chapeau à hauts rebords. Ce dernier, qui lui affirma être son père, se
plaignait que les peuples de la Terre avaient été malheureusement égarés par
les démons. Pour conjurer ce mauvais sort, l’apparition lui fournit une épée et
un sceau doré et lui apprit à combattre et à chasser les démons. C’est ce que
Hong fit dans ses vision en compagnie d’un autre homme se tenant sur un âne et
affirmant être son frère aîné. Ensuite, le malade fut emmené au ciel où son
père céleste lui enseigna la morale et le chargea, pour mission sacrée, de
nettoyer le monde des ennemis du divin.
Suite à cet
évènement plus que troublant, il retourna dans son village. Après s’être remis
de sa convalescence, il devint maître d’école. C’est seulement 6 ans plus tard
qu’il comprit le sens exact de ses visions. En effet, un jour il tomba sur un
traité de morale écrit par un missionnaire chrétien, Liang Afa, et intitulé
« Bonnes Paroles pour exhorter l’époque ». Il réalisa immédiatement
que « l’homme barbu » était le Dieu des chrétiens et que son
« frère aîné » n’était autre que Jésus Christ ! Le but ultime de
son existence devint clair : il devait instaurer le « Royaume Céleste
de la Grande Paix » (Taiping Tian Guo, en
chinois).
La Révolte des Taiping
A cette
époque, toutes les conditions étaient réunies pour que sa mission
réussisse : la dynastie Qing alors au pouvoir était très impopulaire.
Beaucoup de personnes avaient de graves dettes et mourraient de faim. Devant ce
contexte difficile, Hong réussit à rassembler une armée de plus de 500 000
fidèles. En 1851, commença la révolte des Taiping. Au départ tout allait pour
le mieux pour ses utopistes : ils prirent la ville de Yongan, puis celle
de Nankin en 1853. En 1856, un évènement allait donner un coup de pouce au
mouvement : la seconde guerre de l’Opium venait de commencer. Leur
expansion continuait inexorablement. Seulement des tensions émergèrent et les
premières défaites militaires survinrent lorsqu’ils tentèrent de prendre Pékin.
Mais ce qui allait donner le coup de glas au « frère de Jésus », ce
fut l’intervention armé de l’Empire Britannique qui craignait pour ses concessions
commerciales. D’un revers de main, ils balayèrent la révolte et assiégèrent
Nankin où étaient regroupé les têtes pensantes du mouvement et son chef, Hong.
Ce dernier mourut le 1er juin 1864 d’une intoxication alimentaire.
Cette chute
brutale renvoya Hong dans l’anonymat. Cette entreprise utopiste partait
pourtant sur de bons sentiments. Ainsi, il avait interdit la consommation
d’alcool, de tabac, la prostitution. Mais cette apparente charité chrétienne ne
dura point. En effet, dès lors que des opposants au chef se firent
dangereusement entendre, il n’hésita pas à les faire assassiner. Le mouvement
perdit ainsi toutes crédibilités et disparu aussi soudainement qu’il était
apparu.
Conclusion
Même si
aujourd’hui l’histoire de Hong Xiuquan est oubliée, son empreinte est encore
présente dans la Chine contemporaine. La révolte qu’il mena ébranla
définitivement la dynastie Qing. Cette dernière finit par s’écrouler à son
tour, en 1912, balayée par un communisme qui se disait inspiré par Hong …
Source
0 commentaires: