samedi 30 janvier 2021

Le romancier Dean Koontz avait-il prédit la pandémie du Coronavirus ?

Le romancier Dean Koontz est connu pour avoir écrit de nombreux thrillers à suspense. Dans ses nombreux romans, il inclue bien volontiers des éléments de science-fiction et de fantaisie. Il n’a, cependant, jamais été considéré comme un futuriste.

Cependant, des fans de cet auteur américain ont déterré leurs copies du roman de Koontz publié en 1981 et intitulé « The Eyes of Darkness » (« Les Yeux des ténèbres », en français). À l’intérieur, ils ont trouvé des passages troublants qui décrivent un virus appelé Wuhan-400, développé dans un laboratoire d'armes biologiques basé à Wuhan, en Chine. Dans l’ouvrage, il s’agit donc d’un virus d'origine humaine et qui est surnommé « l'arme parfaite ». En voici un extrait :

« Ils appellent la substance ‘Wuhan-400’ parce qu'elle a été développée dans leurs laboratoires RDNA à l'extérieur de la ville de Wuhan, et c'était la quatre centième souche viable d'organismes fabriquées par l'homme et créée dans ce centre de recherche. »

« The Eyes of Darkness » raconte l'histoire d'une mère de famille qui cherche à savoir si son fils est réellement décédé un an auparavant ou s'il est toujours en vie. Dans sa quête, elle découvre l’existence de ce terrifiant virus qui ravage le monde :

« Elle ne touche que les êtres humains. Aucune autre créature vivante ne peut être porteur du virus. Et comme la syphilis, le Wuhan-400 ne peut pas survivre en dehors d'un corps vivant pendant plus d'une minute, ce qui signifie qu'il ne peut pas contaminer de façon permanente des objets ou des lieux entiers comme le peuvent le charbon et d'autres micro-organismes virulents. »

Ce passage a été souligné et tweeté par @Darren de Plymouth et repris par le South China Morning Post et le Taiwan News. Notons qu’il y a quelques mystères qui tournent autour du roman lui-même. Tout d’abord, Koontz l'a écrit sous le nom de plume de « Leigh Nichols ». Il a été publié quelques années plus tard en livre de poche. C’est à ce moment-là que l’ouvrage a fait l’objet d’un mystérieux changement.

En effet, dans les premières éditions, le virus ne s’appelait pas « Wuhan-400 » mais « Gorki-400 ». Le passage est donc légèrement différent de l’original. Il se lit comme suit :

« Ils appellent la substance ‘Gorki-400’ parce qu'elle a été développée dans leurs laboratoires RDNA à l'extérieur de la ville de Gorki, et c'était la quatre centième souche viable d'organismes fabriqués par l'homme et créée dans ce centre de recherche. »

Dans ces premières versions, le virus était donc une bio-arme développée par les Russes dans la ville de Gorki.

Il semblerait que l’éditeur ait délibérément remplacé Gorki par Wuhan après la fin de la Guerre Froide.

Le South China Morning Post souligne que Wuhan abrite depuis longtemps des laboratoires de microbiologie et de virologie, de sorte qu'un écrivain aurait pu utiliser cette information pour rendre son roman plus réaliste.

En outre, le Japon a effectué des recherches sur les armes chimiques en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale, et les rumeurs selon lesquelles le gouvernement chinois effectuaient des recherches similaires sont populaires encore aujourd'hui.

Le roman original plaçait le développement du virus à Gorki, en Russie. La plus grande des villes russes qui portent le nom de Gorki en Russie se situe au sud de Moscou. C’est dans cette petite ville (environ 3 500 habitants) où Vladimir Ilitch Lénine est mort.

Il semble que ce soit l’éditeur qui ait substitué Gorki par Wuhan. En effet, après la chute de l’URSS, les griefs envers le communisme s’étaient estompés et l’éditeur n’avait probablement pas envie de frustrer la nouvelle Russie.

Légende - Photo

Tour de la Grue jaune à Wuhan, par Mike Martin, uploaded by User Leonard G. on en.wikipediaCC SA 1.0Lien

Sources

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