Le 17 juin 653, un événement marquant secoua la papauté à Rome. Ce jour-là, le pape Martin Ier, qui s'était opposé vigoureusement à l'hérésie monothélite, fut arrêté par Théodore Calliopas, envoyé de l'empereur byzantin Constantin II. Cette arrestation fut le point culminant d'une querelle théologique et politique qui avait des répercussions profondes sur l'Église et l'Empire byzantin.
Au VIIe siècle, l'Église était confrontée à un débat majeur concernant la nature du Christ. Les monothélites, soutenus par l'empereur byzantin et de nombreux dignitaires ecclésiastiques, affirmaient que Jésus-Christ avait une seule volonté, contrairement à la position orthodoxe qui enseignait qu'il avait à la fois une volonté divine et une volonté humaine. Cette controverse religieuse était également étroitement liée à des rivalités politiques entre l'Église et l'Empire byzantin.
Martin Ier était devenu pape en 649 et était un farouche opposant à l'hérésie monothélite. Il condamna cette doctrine lors d'un synode à Rome en 649, déclarant qu'elle était incompatible avec l'enseignement orthodoxe sur la nature du Christ. Le pape Martin Ier excommunia même le patriarche de Constantinople, Paul II, pour son soutien aux monothélites.
Cependant, l'empereur byzantin Constantin II, qui soutenait les monothélites, considéra ces actions du pape comme une provocation. Il envoya Théodore Calliopas, un haut fonctionnaire impérial, à Rome pour arrêter Martin Ier et le traduire en justice. Le 17 juin 653, Calliopas se présenta au palais du Latran et ordonna l'arrestation du pape. Martin Ier fut emmené de force à Constantinople, où il fut emprisonné et soumis à un procès humiliant.
Le procès de Martin Ier fut un simulacre de justice. L'empereur Constantin II avait déjà décidé de la culpabilité du pape et cherchait à le discréditer publiquement. Finalement, Martin Ier fut condamné pour trahison et hérésie et fut exilé en Crimée, où il mourut quelques mois plus tard, en 655.
Les conséquences de l'arrestation de Martin Ier furent significatives. L'Église romaine considérait cet acte comme une violation de son autorité spirituelle et de son indépendance par rapport à l'Empire byzantin. L'épisode renforça également les divisions entre l'Église romaine et l'Église orthodoxe, qui étaient déjà en désaccord sur de nombreuses questions théologiques et politiques.
Jastrow, CC BY 2.5, https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_du_Latran#/media/Fichier:Western_facade_Palazzo_del_Laterano_2006-09-07.jpg
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