samedi 9 décembre 2023

7 décembre 1982 - Charles Brooks, Jr., le premier exécuté par injection létale

Le 7 décembre 1982, Charles Brooks, Jr. est devenu la première personne dans l’histoire des États-Unis à être exécutée par une injection létale. Ce mode d’exécution, considéré comme plus humain que la chaise électrique ou la chambre à gaz, a été adopté par le Texas en 1977, après la réinstauration de la peine de mort aux États-Unis en 1976.

Charles Brooks, Jr. était un meurtrier américain, né le 1er septembre 1942 à Fort Worth, au Texas. Il avait été condamné à mort pour l’assassinat, le 14 décembre 1976, d’un mécanicien de 26 ans, David Gregory, pour lui voler la voiture qu’il lui proposait de vendre. Brooks et son complice, Woody Loudres, avaient attiré Gregory dans un motel, où ils l’avaient ligoté, bâillonné et tué d’une balle dans la tête. Ils avaient ensuite pris la voiture, une Plymouth Volare, et l’avaient revendue à un receleur.

Brooks avait été arrêté le lendemain, après avoir été identifié par le receleur. Il avait avoué le crime, mais avait affirmé que c’était Loudres qui avait tiré le coup fatal. Loudres, quant à lui, avait accusé Brooks. Les deux hommes avaient été jugés séparément, et Brooks avait été reconnu coupable et condamné à mort, tandis que Loudres avait écopé d’une peine de prison à perpétuité.

Brooks avait fait appel de sa condamnation, invoquant notamment le fait que son avocat commis d’office avait été incompétent, que le jury avait été partial, et que la méthode d’exécution par injection létale était cruelle et inhabituelle. Ses recours avaient été rejetés par les différentes instances judiciaires, y compris la Cour suprême des États-Unis, qui avait refusé d’examiner son cas.

Le 7 décembre 1982, à 18h34, Brooks a été conduit dans la chambre d’exécution du Huntsville Unit, à Huntsville, au Texas. Il a été attaché à une table, et trois seringues ont été insérées dans ses veines. La première contenait du thiopental, un anesthésiant, la deuxième du bromure de pancuronium, un relaxant musculaire, et la troisième du chlorure de potassium, un agent qui arrête le cœur. Brooks a prononcé ses dernières paroles, adressées à sa famille et à ses amis : “Je vous aime tous. Je vous pardonne tous. Que Dieu vous bénisse et vous garde.” Il a ensuite perdu connaissance, et a été déclaré mort à 18h40.

L’exécution de Brooks a suscité de nombreuses réactions, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Les opposants à la peine de mort ont dénoncé une violation des droits de l’homme, et ont organisé des manifestations et des veillées. Les partisans de la peine de mort ont salué une justice rendue, et ont souligné la souffrance de la victime et de sa famille. Le gouverneur du Texas, Bill Clements, a déclaré que l’exécution était “un acte de justice, pas de vengeance”.

Depuis l’exécution de Brooks, plus de 1 500 personnes ont été exécutées par injection létale aux États-Unis, dont plus de 500 au Texas. L’injection létale est devenue la méthode d’exécution la plus courante dans le pays, bien qu’elle ait été remise en cause à plusieurs reprises, notamment en raison de pénuries de médicaments, de procédures bâclées, et de cas de souffrance des condamnés. En 2015, la Cour suprême des États-Unis a confirmé la constitutionnalité de l’injection létale, tout en reconnaissant qu’elle n’était pas exempte de risques.

Charles Brooks, Jr. restera dans l’histoire comme le premier exécuté par injection létale aux États-Unis, mais aussi comme le symbole d’un débat qui divise toujours la société américaine sur la peine de mort.

Légende - Photo
Wikinaut, CC BY 2.0, https://en.wikipedia.org/wiki/File:HuntsvilleUnitHuntsvilleTX.jpg
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