jeudi 30 novembre 2023

27 novembre 1830 - Seconde des apparitions mariales de la rue du Bac

Le 27 novembre 1830 est la date de la seconde des apparitions mariales de la rue du Bac, dans l’actuelle Chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-miraculeuse, à Paris, de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré, à l’origine du culte envers Notre Dame de la médaille miraculeuse.

Contexte historique

La France est alors secouée par des troubles politiques qui conduisent à la chute de Charles X lors de la révolution des Trois Glorieuses, une dizaine de jours après la première apparition[1][1]. Les mouvements libéraux prennent le pouvoir lors de ce changement de roi. Ainsi, Charles X qui avait succédé à Louis XVIII en 1824, est évincé à son tour par Louis-Philippe Ier, six ans plus tard. Cette agitation politique touche toute l’Europe, et dans les mois suivants, des révolutions éclatent en Belgique et en Pologne. Une épidémie de choléra se déclenche en Russie à la même époque et progresse dans toute l’Europe pour atteindre Paris au printemps 1832 où elle fait 20 000 morts.

Dans ce contexte politique très agité, une jeune fille de la campagne, Catherine Labouré, entre chez les Filles de la charité, en janvier 1830, et elle est envoyée en avril de la même année, au couvent installé rue du Bac à Paris, pour y faire son noviciat.

Cette apparition (ou ce cycle de trois apparitions) va ouvrir une période d’un siècle environ où une quinzaine d’apparitions, jusqu’en 1933, vont être reconnues plus ou moins officiellement par l’Église catholique. Parmi ces apparitions, cinq ont lieu en France (celle-ci à Paris en 1830, la Salette en 1846, Lourdes en 1858, Pontmain en 1871, Pellevoisin en 1876).

Récit de l’apparition

Le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge apparaît de nouveau à Catherine dans la chapelle. Cette fois, c’est à 17h30, pendant l’oraison des novices, sous le tableau de saint Joseph (emplacement actuel de la Vierge au globe)3. D’abord Catherine voit comme deux tableaux vivants qui passent, en fondu enchaîné, et dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre, ses pieds écrasant le serpent. Dans le premier tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d’une croix qu’elle élève vers le ciel. Catherine entend: « Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier ». Dans le deuxième tableau, il sort de ses mains ouvertes, dont les doigts portent des anneaux de pierreries, des rayons d’un éclat ravissant. Catherine entend au même instant une voix qui dit : « Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent ». Puis un ovale se forme autour de l’apparition et Catherine voit s’inscrire en demi-cercle cette invocation en lettres d’or : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous »3. Alors une voix se fait entendre: « Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ». Enfin le tableau se retourne et Catherine voit le revers de la médaille : en haut une croix surmonte l’initiale de Marie, en bas deux cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre transpercé d’un glaive.

Conséquences de l’apparition

Catherine rapporte ce qu’elle a vu et entendu à son confesseur, le père Aladel, qui ne la croit pas sur le moment. Il faut attendre deux ans pour que la médaille soit frappée et diffusée, avec l’autorisation de l’archevêque de Paris, Mgr de Quélen. La médaille remporte un vif succès, et elle est diffusée à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, en quelques années : c’est la médaille miraculeuse. Elle est ainsi nommée en raison des nombreuses conversions, guérisons et protections qu’elle obtient à ceux qui la portent avec foi.

Catherine reste néanmoins cachée et anonyme, son identité et les apparitions dont elle a dit avoir été témoin resteront secrètes pratiquement jusqu’à la fin de sa vie. Elle vécut tout le reste de sa vie comme une humble religieuse, discrète et dévouée aux vieillards et aux malades qu’elle servit 42 ans. Il ne fut pas révélé de son vivant qu’elle avait eu des grâces spéciales et était à l’origine de la dévotion de la médaille miraculeuse.

Si les apparitions mariales n’ont pas été officiellement reconnues par l’Église catholique, car aucun procès canonique n’a été ouvert sur le sujet, cet événement a fait l’objet d’une reconnaissance implicite par les autorités de l’Église, à travers le procès canonique sur la médaille miraculeuse, l’attribution d’une fête religieuse pour la médaille miraculeuse, et la béatification puis canonisation de la voyante.

Légende - Photo
FERNANDES Gilbert, CC BY-SA 3.0 at, https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_la_M%C3%A9daille_miraculeuse#/media/Fichier:Ma%C3%9Fwerkfenster_Pfarrkirche_Sitzendorf_an_der_Schmida.jpg
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