vendredi 15 avril 2022

Des scientifiques décident d’étudier la momie d’une sirène

Depuis des centaines d’années, une mystérieuse créature momifiée fait l’objet d’un culte dans un temple au Japon. Cette momie, mi-homme mi-poisson, ressemble à l’image que l’on se fait d’une « sirène ». Des scientifiques ont pris la décision de l’analyser et enfin comprendre de quoi il s’agit véritablement.

Les sirènes demeurent des créatures présentes dans de nombreuses mythologies à travers le monde. Les historiens et autres scientifiques ne croient guère qu’elles aient réellement existé. Pourtant, cette momie japonaise intrigue. C’est la raison pour laquelle des chercheurs de l’Université des Sciences et des Arts de Kurashiki ont décidé de l’étudier pour comprendre s’il s’agit d’un canular ou d’une véritable sirène. Si cette dernière hypothèse était vérifiée, cela remettrait en cause notre vision de l’Antiquité.

Le 2 février 2022, Kozen Kuida (prêtre en chef du temple Enjuin à Asakuchi, dans la préfecture d’Okinawa) a remis le corps inerte de la créature dans une boîte en paulownia à l’hôpital vétérinaire de l’Université afin qu’elle subisse une batterie d’examens. La momie mesure environ 30 centimètres de haut. Elle possède des ongles, des dents, des cheveux sur la tête ainsi que des écailles sur son corps. Ses mains ont cinq doigts comme celles d’un être humain. L’animal a été momifié dans une position assez étrange : elle semble être terrifiée, comme si elle poussait un cri. Ses mains sont positionnées au niveau de son visage.

D’où vient-elle ?

Cette sirène aurait été prise par un pêcheur entre 1736 et 1741 près des côtes de la province de Tosa (aujourd'hui préfecture de Kochi). Quelques temps plus tard, la famille Kojima, originaire de la province de Bingo-Fukuyama, a acheté la momie. Puis, elle est passée de mains en mains avant d’atterrir dans le temple d’Enjuin. Elle est depuis exposée depuis 40 ans dans une vitrine afin que les curieux puisse la voir. Cette histoire a ensuite été quelque peu oubliée jusqu’à ce que Hiroshi Kinoshita, membre du conseil d'administration de l'Okayama Folklore Society, soit tombé sur une photographie de la créature. Il a donc pris contact avec le temple dans l’espoir de pouvoir de l’étudier. Il a réussi à convaincre des scientifiques reconnus dans leur domaine respectif de mener une vaste étude sur la créature. L’analyse morphologique de la sirène a été confié à Takafumi Kato, professeur et paléontologue. Un ichtyologue étudie la bas du corps et un biologiste moléculaire s’occupe de l’analyse ADN.

Kozen Kuida a comparé cette momie à Amabie, un yokai anthropomorphe à trois jambes vivant dans la mer. Selon la légende, quand ce monstre marin sortirait de l’eau, il prophétiserait soit une récolte abondante, soit une épidémie dévastatrice. Le prêtre raconte :

« Nous l'avons vénéré, en espérant qu'il aiderait à atténuer la pandémie de coronavirus, ne serait-ce n'est que légèrement. J'espère que le projet de recherche pourra laisser des traces (scientifiques) aux générations futures. »

Cette sirène n’est pas un cas unique au pays du Soleil levant. Dans plusieurs temples à travers de le Japon, des corps de sirènes sont soigneusement conservés et font l’objet d’un culte.

Le plus ancien texte de l’Histoire à mentionner les sirènes est le livre d’Hénoch. Ce livre apocryphe indique que les sirènes sont les descendants des anges déchus qui ont fait l’amour avec des femmes il y a des milliers d’années.

Légende - Photo
ricardo, CC BY 2.0, https://www.flickr.com/photos/ricardo/3085088028
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